Adecco en voie de contraction au quatrième trimestre

AWP

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Le chiffre d’affaires trimestriel s’est tassé de 3%. Les actionnaires pourront compter sur une rémunération stable de 2,50 francs par titre.

Adecco a comme prévu essuyé une nouvelle contraction de ses recettes sur le dernier trimestre de l’an dernier, une tendance qui s’est depuis prolongée sur l’entame de 2020. Le numéro deux du placement de personnel a en revanche soigné sa rentabilité, dégageant un bénéfice net largement supérieur au consensus.

Le chiffre d’affaires trimestriel s’est tassé de 3%, voire 4% de manière organique, pour s’établir à 5,96 milliards d’euros. L’excédent brut d’exploitation (Ebita) par contre a bondi de 8% à 254 millions d’euros. Dopé par un produit de 248 millions tiré de la cession de la filiale américaine Soliant Health, le bénéfice net s’est inscrit à 256 millions, contre une perte sèche de 112 millions un an plus tôt.

La rentabilité nette a aussi été marquée par une contribution de 25 millions accordée à la fondation du groupe, ainsi que par des frais de 10 millions attribués au désengagement d’activités en Espagne.

Sur l’ensemble de 2019, les recettes se sont érodées de 2% à 23,87 milliards, tandis que le bénéfice net a récupéré près de 60% à 727 millions, la base de comparaison ayant été grevée par des correctifs de valeurs à hauteur d’un gros quart de milliard d’euros sur des activités autochtones, en Allemagne et en Autriche. Les actionnaires pourront compter sur une rémunération stable de 2,50 francs par titre.

Le groupe zurichois lance par ailleurs un nouveau programme de rachat d’actions, portant sur jusqu’à 600 millions d’euros et qui doit s’étaler entre l’année en cours et la suivante.

Performance largement anticipée

A l’exception notable du bénéfice net trimestriel, supérieur de près de 100 millions aux attentes, les analystes consultés par AWP avaient en moyenne vu tout juste. La contraction organique était ainsi pronostiquée à 3,8% et l’Ebita à 254 millions.

La contraction organique des recettes s’est répartie sur l’ensemble des principaux débouchés de la multinationale, en Europe comme en Amérique du Nord et outre-Manche. La zone Allemagne-Autriche-Suisse (-11%) a subi la plus sévère érosion, tandis que l’important marché français (-3%) ne voit toujours pas le bout du tunnel. Les revenus se sont à l’inverse étoffés au Japon (+9%) et dans la péninsule ibérique (+6%).

Evoquant une nouvelle décroissance de 5% sur le mois de janvier, susceptible de s’être propagée à février également, la direction ne s’aventure pas sur le terrain des perspectives chiffrées pour l’année en cours. L’exercice 2020 doit toutefois coïncider avec la finalisation du vaste programme d’optimisation lancé en 2017, destiné à raboter la dépense courante de 250 millions d’euros dès cette année.

La direction n’envisage pas d’adopter de nouvelles mesures d’économies, pour autant que le recul des recettes ne s’accélère pas. «Nous nous concentrons sur la mise en place des mesures déjà arrêtées et dont nous nous devons d’assurer la mise en oeuvre intégrale cette année encore», a indiqué en conférence de presse le directeur général Alain Dehaze.

Nombreux facteurs d’incertitude

Bénéficiant d’une exposition limitée en Chine, Adecco ne se fait pour l’heure guère de souci pour l’impact sur sa performance de l’épidémie de coronavirus. «Nous suivons naturellement de près l’évolution de la situation», s’est contenté d’indiquer Alain Dehaze.

Des restrictions de voyages d’affaires ont néanmoins été adoptées à titre préventif, vers l’Empire du Milieu comme vers les autres destinations concernées par le virus.

Incertitudes macroéconomiques, grèves en France et ajustements réglementaires au Royaume-Uni risquent de peser sur les résultats 2020.

Les analystes accueillent une performance honorable sur le plan de la rentabilité, réalisée dans un environnement macroéconomique délicat pour les gestionnaires de personnel. Le plan de rachat d’actions fait également l’unanimité.

A 10h55, la nominative Adecco avait renoué avec l’équilibre à 53,86 francs, après être passée par tous les états d’âme. Le SMI s’affaissait, lui, de 1,22%.

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