Après quatre séances de baisse d’affilée, dont une débâcle historique vendredi dernier, la Bourse de Tokyo a fini en hausse mardi au terme d’une séance longtemps incertaine face aux nombreuses incertitudes sur l’évolution de la pandémie de coronavirus.

L’indice vedette Nikkei, qui avait démarré en forte baisse dans le sillage d’une nouvelle dégringolade des autres grands indices boursiers mondiaux la veille, surtout à Wall Street, a terminé en infime hausse (+0,06% à 17.011,53 points).

L’indice Topix pour sa part, qui comprend tous les titres du premier tableau, a rebondi plus franchement (+2,6% à 1.268,46 points).

Reprenant un peu de courage, les investisseurs à Tokyo ont profité de la chute des cours de ces derniers jours pour racheter des actions au rabais, a expliqué à l’AFP Shinichi Yamamoto, courtier chez Okasan Securities.

Les échanges à Tokyo devraient toutefois rester volatils dans les prochains jours, le sentiment de marché demeurant «fragile», a prévenu Yoshihiro Okumura, un responsable de la société nippone de gestion d’actifs Chibagin Asset Management.

Pour la première fois, le président américain Donald Trump a reconnu lundi qu’une récession était «possible» aux Etats-Unis à cause de la pandémie de coronavirus. Il a aussi estimé que celle-ci pourrait durer jusqu’à juillet-août dans le pays.

Ces déclarations avaient achevé de plomber Wall Street lundi, dont l’indice vedette Dow Jones a connu sa pire chute depuis octobre 1987. Les Bourses européennes avaient auparavant déjà clôturé profondément dans le rouge.

La plupart des secteurs d’activité sur le Nikkei ont fini dans le vert, notamment les fournisseurs d’électricité et de gaz, les valeurs pétrolières, la santé ou encore l’industrie. En revanche les télécoms, l’immobilier et l’habillement ont terminé en retrait.

TOYOTA, REBOND SPECTACULAIRE

L’action du leader automobile nippon Toyota a été l’une des plus recherchées par les investisseurs en quête de bonnes affaires. Le titre a rebondi mardi de 7,05% à 6.360 yens. D’autres valeurs emblématiques de la Bourse de Tokyo ont également été plébiscitées, comme Sony (+3,55% à 5.833 yens) ou Nintendo (+5,85% à 34.880 yens).

UNIQLO FERME BOUTIQUE AUX USA

Le géant japonais du prêt-à-porter Fast Retailing a en revanche souffert (-4,82% à 43.780 yens), après avoir annoncé la fermeture sine die de tous ses 50 magasins Uniqlo aux Etats-Unis à compter de mardi en raison du coronavirus.

Le yen baissait légèrement face au dollar, un mouvement favorable pour les valeurs exportatrices japonaises. Peu avant 07H00 GMT un dollar s’échangeait contre 106,69 yens, contre 106,50 yens la veille.

La monnaie japonaise reculait aussi face à l’euro, qui valait 119,06 yens vers 07H00 GMT contre 118,65 yens la veille.

La monnaie européenne grimpait encore face au billet vert, un effet persistant de la décision dimanche de la Réserve fédérale américaine (Fed) de baisser radicalement ses taux d’intérêt: vers 07H00 GMT un euro s’échangeait pour 1,1165 dollar, contre 1,1156 dollar lundi à 19H00 GMT.

Tombés lundi à leur plus bas niveau depuis quatre ans, les prix du pétrole reprenaient du terrain mardi en Asie. Après 06H45 GMT le baril de brut américain WTI gagnait 3,9% à 29,82 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord prenait 2,03% à 30,66 dollars.