Tokyo en repli sur fond d’incertitude politique au Japon

AWP

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L’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 0,90% à 21’480,90 points.

La Bourse de Tokyo a terminé dans le rouge lundi, les investisseurs s’inquiétant d’un scandale politique visant le Premier ministre Shinzo Abe, dont la popularité a chuté au plus bas depuis son arrivée au pouvoir fin 2012.

L’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 0,90% (-195,61 points) à 21’480,90 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lui reculé de 0,96% (-16,66 points) à 1’719,97 points.

La nervosité de la place tokyoïte s’est accentuée durant la séance, alors que le Premier ministre Shinzo Abe et son ministre des Finances Taro Aso s’exprimaient au Parlement sur un scandale de favoritisme relatif à la vente d’un terrain qui les met tous les deux sur la sellette.

Le Premier ministre s’est défendu lundi de toute implication, mais sa cote de popularité est tombée à 31% (-13 points de pourcentage) selon un sondage paru dans le quotidien Asahi, faisant craindre pour sa réélection à la tête du Parti libéral-démocrate (PLD) en septembre.

Le retour de cette affaire «compromet les chances de Shinzo Abe et du ministre des Finances Taro Aso, et avec eux, de leur politique économique, de rester au pouvoir au-delà de 2018», ont estimé les analystes de BMI Research dans une note.

La stratégie de relance «abenomics» mise en place depuis la fin 2012 a été l’un des moteurs de la croissance de la troisième économique mondiale.

Pour Toshikazu Horiuchi, courtier chez IwaiCosmo Securities, cette affaire devrait continuer à fragiliser le marché car «il est peu probable que ce scandale s’éteigne demain».

Fournisseurs d’écrans sous pression

A cela s’ajoute les inquiétudes sur une faiblesse persistante du dollar par rapport au yen. Selon Masayuki Kubota de Rakuten Securities, elles sont alimentées par les craintes d’une guerre commerciale après la mise en place par les Etats-Unis de barrières douanières à l’importation d’acier et d’aluminium et le contexte politique incertain dans ce pays.

Lundi, le yen s’est renforcé avec un dollar qui valait 105,74 yens au moment de la clôture, contre 105,87 yens vendredi à la fermeture. L’euro reculait à 129,65 yens, contre 130,36 yens.

Du côté des valeurs, une information de l’agence Bloomberg News selon laquelle Apple est en train de développer sa propre technologie d’écrans pour ses téléphones mobiles a mis la pression sur les titres de ses fournisseurs japonais et sud-coréens.

A la Bourse de Tokyo, Japan Display a cédé 2,41% à 202 yens, tandis que Sharp a perdu 1,71% à 3’445 yens.

De son côté, Sony a reculé de 4,22% à 5’144 yens, pénalisé par une appréciation négative de la maison de courtage Morgan Stanley.

L’action de la compagnie aérienne All Nippon Airways (ANA) s’est repliée de 0,33% à 4’178 yens après que le groupe a annoncé son projet de fusionner deux de ses filiales à bas coût Peach et Vanilla Air.

Japan Tobacco a lui cédé 1,32% à 2’979 yens, après l’annonce d’un accord pour acheter Donskoy Tabak, quatrième producteur russe de cigarettes.

 

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