Plus les déconfinements avancent, plus les marchés européens reculent

AWP

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L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a perdu 2,85% tandis que Francfort s’est replié de 2,56% et Londres de 1,51%.

Les Bourses européennes ont fini nettement dans le rouge mercredi, après un discours sans annonces majeures du patron de la banque centrale américaine, le marché s’inquiétant par ailleurs toujours de l’impact des déconfinements en cours.

L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a perdu 2,85% tandis que Francfort s’est replié de 2,56% et Londres de 1,51%.

Madrid a pour sa part reculé de 1,94% et Milan de 2,14%. A Zurich, le SMI a cédé 1,05%.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell a prévenu mercredi dans un discours que les dommages de la pandémie sur la première économie mondiale pourraient être «durables», ce qui justifie selon lui des plans d’aides d’urgence «coûteux» mais incontournables pour éviter une profonde récession.

A ce jour, le Congrès a fourni quelque 2’900 milliards de dollars de soutien budgétaire aux ménages, aux entreprises, aux prestataires de soins de santé ainsi qu’aux Etats et collectivités locales.

Soulignant que la «reprise pourrait prendre un certain temps avant de s’accélérer», M. Powell estime que des aides supplémentaires seront probablement nécessaires pour combattre l’impact du coronavirus.

Mardi, les démocrates ont dévoilé au Congrès américain un plan d’aide de 3’000 milliards de dollars pour secourir l’économie des Etats-Unis. Ce plan a toutefois peu de chances d’être adopté au Sénat, contrôlé par les républicains.

Le patron de la Fed «a surtout eu l’air de dire que c’était davantage le rôle de la politique budgétaire à partir de maintenant de relancer l’économie», et ne semble pas vouloir «initier une nouvelle étape dans la politique monétaire», commente auprès de l’AFP Daniel Larrouturou, un analyste de Dôm Finance.

«On attendait éventuellement une phrase indiquant qu’il n’y aurait pas de réticence théorique à ce que les taux soient négatifs mais on ne l’a pas eue, ce qui déçoit un peu les marchés», ajoute-t-il.

Le marché s’aperçoit aussi que la reprise de l’activité «est beaucoup plus lente que prévu, à la fois en Europe et aux Etats-Unis, tout en craignant une «éventuelle deuxième vague de l’épidémie», selon M. Larrouturou.

Face à une catastrophe sanitaire mondiale qui a déjà fait plus de 290’000 morts sur la planète, avec des bilans de contaminations qui repartent à la hausse dans plusieurs pays et qui semblent nettement sous-estimés dans d’autres, tous les Etats tentent de trouver le difficile équilibre entre mesures destinées à enrayer la propagation de la maladie et décisions propres à relancer des économies affectées par une crise sans précédent.

L’Union européenne a ainsi appelé mercredi ses membres à rouvrir leurs frontières intérieures pour faciliter le tourisme. L’Allemagne vise pour sa part une levée à la mi-juin des restrictions de circulation mises en place à ses frontières.

De son côté, le marché de la dette des Etats s’est légèrement détendu mercredi en zone euro, avec un mouvement plus marqué pour les taux des pays jugés plus fragiles (Italie, Espagne et Portugal).

Sur le front macroéconomique, la production industrielle s’est écroulée en mars (-11,3%) dans la zone euro avec la mise en place des mesures de confinement.

Le Royaume-Uni a commencé pour sa part à ressentir le choc économique du coronavirus au premier trimestre avec une chute de 2% du PIB, soit un avant-goût de la récession historique qui attend le pays.

L’automobile souffre

En matière de valeurs, ArcelorMittal a terminé dans le bas du classement à Paris (-8% à 7,50 euros).

JCDecaux a perdu 3,55% à 19,28 euros, lesté par le retrait de ses prévisions trimestrielles et une baisse de 12,6% de son chiffre d’affaires au premier trimestre.

Des deux côtés du Rhin, le secteur automobile a souffert alors que Moody’s a abaissé une nouvelle fois ses prévisions pour le marché mondial, tablant sur une chute de 20% en 2020 contre -14% attendu précédemment: à Paris, Peugeot a chuté de 5,97% à 12,05 euros et Renault a cédé 0,51% à 17,07 euros.

A Francfort, Volkswagen, qui va interrompre en mai pendant quelques jours certaines lignes de montage, tout juste rouvertes, a abandonné 5,83% à 119,76 euros. Continental a plongé pour sa part de 7,63% à 71,40 euros, Daimler de 6,46% à 28,62 euros et BMW de 4,19% à 48,73 euros.

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