Les Bourses mondiales pâlissent après la riposte iranienne

AWP

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Les places européennes perdaient du terrain, sans toutefois céder à la panique, les investisseurs s’interrogeant sur la suite éventuelle du conflit.

Les Bourses mondiales étaient sur le qui-vive mercredi face à l’escalade des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis après les attaques menées par Téhéran contre des bases américaines en Irak, qui ont brièvement fait flamber le pétrole et le yen, valeurs refuges.

Les places européennes perdaient du terrain, sans toutefois céder à la panique, les investisseurs s’interrogeant sur la suite éventuelle du conflit.

«Pour le moment, c’est encore l’incertitude qui domine», commente Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Vers 10H40 (09H40 GMT), à Paris, le CAC reculait de 0,39%, tandis qu’à Londres le FTSE 100 baissait de 0,43% et qu’à Francfort, le Dax lâchait 0,58%.

Avant cela, les Bourses asiatiques ont connu une nouvelle séance difficile.

L’indice vedette de la Bourse de Tokyo, le Nikkei, a clôturé en baisse de 1,57% à 23.204,76 points. Il avait abandonné jusqu’à 2,6% dans la première heure des échanges.

En Chine continentale, l’indice composite de Shanghai a lâché 1,22% et celui de Shenzhen 1,24%. A Hong Kong, l’indice Hang Seng a terminé en baisse de 0,83%.

«Ligne rouge»

Deux bases américaines en Irak ont été la cible de tirs de missiles depuis l’Iran dans la nuit de mardi à mercredi, en réplique à la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué lors d’une frappe américaine à Bagdad vendredi dernier.

Les investisseurs ont d’abord été effrayés, avant d’être quelque peu rassurés par une déclaration du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, affirmant que son pays avait «terminé» ses représailles «proportionnées» à l’assassinat de Qassem Soleimani.

Le président américain Donald Trump a quant à lui suggéré dans un tweet que le bilan n’était pas très lourd et annoncé qu’il ferait une déclaration ultérieurement mercredi.

Les pertes à Tokyo ont par conséquent ralenti en deuxième partie de séance, les investisseurs guettant désormais la réaction américaine, selon une note de la maison de courtage Okasan Securities.

«L’escalade peut-elle dégénérer ou les deux pays sont-ils en train de scénariser leur conflit, sans franchir la ligne rouge qui mènerait à une guerre?», interroge Tangi Le Liboux, analyste pour Aurel BGC.

«Si les missiles iraniens ont tué des dizaines d’Américains, Donald Trump devra réagir. En l’absence de pertes humaines, le scénario pourrait être différent», ajoute-t-il.

Brève flambée du yen et du pétrole

Après l’annonce des frappes, les investisseurs se sont rués sur le yen, valeur refuge traditionnelle, mais la monnaie japonaise a ensuite reflué.

Ainsi le dollar valait 108,45 yens vers 09H40 GMT, quasiment à son niveau de la veille. Il avait cependant décroché plus tôt dans la journée.

L’euro se reprenait également face au yen, s’échangeant pour 120,84 yens, encore un peu en retrait par rapport à la veille (120,92 yens).

De son côté, l’or continuait de jouer son rôle de valeur refuge: l’once montait à 1.583,92 dollars contre 1.574,37 la veille. Dans la foulée des frappes, le métal précieux a même passé le seuil symbolique de 1.600 dollars et culminé à 1.611,42 dollars, un niveau plus vu depuis mars 2013.

Les attaques iraniennes ont aussi brièvement fait flamber les prix du pétrole, qui ont grimpé jusqu’à plus de 4,5% en matinée en Asie, avant de ralentir leurs gains.

Vers 09H40 GMT le prix du baril de brut américain WTI prenait 0,27% à 62,87 dollars tandis que celui du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,47% à 68,59 dollars.

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