La chronique des marchés de Vontobel au 9 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +0,20%, SPX +0,10%, Dow -0,32%, Russell -0,22%, SOX +0,25%, Eurostoxx -0,27%,SMI +0,06%.

 

Petit début de semaine à Wall-Street. Les investisseurs restent confiants après la publication, vendredi, de solides chiffres de l’emploi en mars, et dans l’espoir de l’accord commercial sino-américain. Tout un chacun a hâte d'être fixé sur la date précise de cet accord, dont beaucoup attendent des effets positifs sur l'économie mondiale, actuellement en phase de ralentissement. Hier marque la huitième séance consécutive de hausse pour l’indice S&P500 (SPX), qui se trouve désormais à 1,3% de son plus haut niveau de tous les temps. Le vénérable Dow Jones est à moins de 2% du sien alors que le Nasdaq devra encore progresser de 2% pour y parvenir. L’oxygène commence donc à manquer aux niveaux actuels. D’ailleurs, pour l’anecdote, depuis 2000 jamais le SPX n’est parvenu à monter 9 séances de suite…Notons cela dit que la journée d’hier est saine avec des fonds passifs qui entrent dans le marché et l’absence notable de couvertures de positions à découvert (short).

Snap poursuit sa hausse avec une progression de 3,7% hier. C’est une note positive de RBC qui lui donne un coup de pouce cette fois-ci et les investisseurs adorent y lire: «greater monetization potential», je suppose que cela se passe de traduction. Au chapitre des boudeurs, General Electric chute de 5,2% après avoir été dégradée par JP Morgan à «sous-pondérer» alors que Boeing subit un trou d’air de 4,4%, pénalisée par sa décision de réduire la production de son modèle 737 Max et aussi par une dégradation chez Merrill Lynch.

La volatilité remonte quelque peu, l’indice VIX à 13,18, le rendement de l’emprunt US à 10 ans aussi, qui traite à 2,51% ce matin. L’or se rapproche des 1300 dollars par once et le pétrole bénéficie des tensions en Lybie pour poursuivre sa hausse, aujourd’hui à 64,41 dollars le baril (WTI Light Crude). Le dollar est stable, la paire euro/dollar à 1,1265 ce matin.

On pouvait s’y attendre, il faut bien que quelqu’un paie pour les déboires de Boeing et c’est du côté de l’Europe que le regard de Donald Trump se porte, le président américain accusant l’Union Européenne d’avoir subventionné Airbus et menaçant de taxer 11 milliards de dollars de produits européens. Une liste des produits concernés est publiée qui contient notamment de nombreux modèles d’hélicoptères, d’avions mais aussi du saumon, du crabe, du yogourt, de l’huile d’olive et du vin…cela dit ce qui est réellement choquant, c’est que le Gruyère fasse partie de cette liste. On reste dans le domaine politique avec la visite aujourd’hui de Theresa May à Angela Merkel et Emmanuel Macron, dans le but de les convaincre d’accepter de repousser la date butoir du Brexit, qui est maintenue en l’état à ce vendredi 12 avril.

Ce matin en Europe, les indices ouvrent autour de l’équilibre, seul le secteur de l’énergie tire réellement son épingle du jeu. AMS est en train de sortir la tête de l’eau et progresse de 4,5% à 33.07 francs, à suivre de près, elle sort de son canal baissier. Richemont abandonne 1,2%, le titre a été dégradé par Credit Suisse à «sous-pondérer». C’est aujourd’hui que Novartis détache sa division opthalmique Alcon, afin de se concentrer sur son activité pharmaceutique. Chaque détenteur d’action Novartis va recevoir des actions Alcon dans une proportion de 1 (Alcon) pour 5 (Novartis). Le prix de référence d’Alcon a été fixé à 41 francs et l’action traite à 58 francs en ce moment. Pas d’analyse fondamentale à disposition mais le titre va intégrer de nombreux indices ce soir en clôture (SMI, SLI, SPI20 et MSCI) ce qui force les investisseurs institutionnels à l’acheter. Novartis recule de 1,73%, notre recherche maintient sa recommandation «conserver» et son objectif de cours à 82 francs.

Ce marché est résilient, il faut l’admettre. Les dossiers brûlant ne manquent pas cette semaine avec la décision de la BCE sur les taux, les minutes de la dernière réunion de la Fed, la balance commerciale chinoise et le début de la saison des résultats de sociétés au premier trimestre aux Etats-Unis. La bonne nouvelle, c’est que dans ces marchés fortement haussiers, de plus en plus d’investisseurs dits «retails» couvrent une partie de leur exposition aux actions. Et ça c’est nouveau.

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