La chronique des marchés de Vontobel au 27 août

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Nasdaq +1,3%, SPX +1,1%, Dow +1,05%, Russell +1,13%, SOX +0,86%, Eurostoxx +0,44%, SMI -0,30%.

Wall-Street relève la tête après la débâcle de vendredi. On est loin de récupérer toutes les plumes abandonnées en fin de semaine passée mais il est bon de voir du vert sur les écrans. La journée est extrêmement calme avec l’absence de Londres, qui célèbre la «Summer Bank Holiday». Les marchés, qui avaient chuté de plus de 2% vendredi soir, inquiets de l’escalade entre Pékin et Washington, évoluent toujours au rythme des annonces dans la guerre commerciale. Et c’est Donald Trump qui donne une nouvelle fois le tempo: le président américain baisse nettement le ton lundi en marge du sommet du G7 en France, disant croire à la volonté de la Chine de revenir à la table des négociations en vue d’un accord. C’est probablement la vingtième fois que le président des Etats-Unis se livre à une telle annonce mais cela suffit à redonner le moral aux marchés financiers, rendus très nerveux par le duel entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Les Etats-Unis et la Chine affichent donc à nouveau leur volonté de résoudre leur différend commercial par la discussion, trois jours après de nouvelles surenchères en matière de droits de douane. Vendredi, Pékin et Washington ont annoncé tour à tour des relèvements de droits de douane pour les semaines ou les mois à venir, chacune des deux parties présentant ses décisions comme une riposte à l’offensive du camp adverse. Donald Trump tente donc de calmer le jeu: «La Chine a appelé hier soir nos principaux responsables sur le commerce pour dire: ‘remettons-nous à table’, donc nous allons nous remettre à table et je pense qu’ils veulent faire quelque chose», indique-t-il depuis Biarritz. «Ils ont été frappés très durement mais ils comprennent que c’est ce qu’il faut qu’ils fassent», ajoute-t-il. 

Le G7 de Biarritz est également l’occasion de discuter des échanges entre Washington et l’Europe. Donald Trump indiquant qu’il avait bon espoir de pouvoir conclure un accord de libre-échange avec l’Union européenne sans avoir à imposer de droits douane sur les automobiles européennes importées. Le président américain laisse notamment planer la menace de taxes sur les voitures allemandes pour inciter Berlin et les autres capitales européennes à entamer des négociations commerciales avec les Etats-Unis, malgré les réticences exprimées par certains pays, France en tête. La chancelière allemande Angela Merkel déclare pour sa part souhaiter qu’un accord de libre-échange soit conclu dans les meilleurs délais pour écarter une telle menace.

Et pendant que les chiens aboient, la caravane macro-économique passe. Les commandes de biens durables aux États-Unis pour le mois de juillet 2019 ressortent en progression de 2,1% en comparaison du mois antérieur, contre +1,2% de consensus. Hors transport, les commandes auraient toutefois décliné de 0,4% en juillet, en comparaison du mois antérieur, alors que les économistes tablaient sur de la stabilité.

Pour en revenir au marché, l’indice S&P500 (SPX) termine sa séance au plus haut du jour mais reste significativement en-dessous des 2900 points, sa prochaine résistance (clôture à 2878,38). La volatilité recule légèrement, de 3%, l’indice VIX revenant à 19,32, un niveau intéressant pour tout investisseur souhaitant se pencher sur les produits structurés. Sur la partie monnaies, le dollar reprend des couleurs, l’indice Dollar Index revenant à 98. La paire euro/dollar traite à 1,11, le dollar/yen reste en-dessous de 106 et l’euro/suisse ne parvient pas à remonter à 1,09. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans repart quelque peu vers le nord, indiquant une certaine détente dans le marché, à 1,52%. L’or rend du terrain et traite à 1526 dollars par once alors que le pétrole reste dans la zone des 54 dollars le baril de WTI Light Crude. 

Au chapitre des sociétés, Total va céder des parts dans plusieurs blocs à Qatar Petroleum, en Namibie, au Guyana et au Kenya. LVMH fait un don de 10 millions d’euros pour contribuer à la lutte contre les incendies en Amazonie, même si Jair Bolsonaro a refusé l’aide proposée par le G7. Suning.com a reçu l’aval des autorités chinoises pour racheter 80% de Carrefour Chine. Ferdinand Piëch, l’ancien patron de Volkswagen AG et petit-fils de Ferdinand Porsche, est décédé à l’âge de 82 ans. Johnson & Johnson a été jugé coupable d’avoir contribué à la crise de surconsommation d’opioïdes dans l’Etat d’Oklahoma et condamné par un juge à 572 millions de dollars de dommages et intérêts, un montant inférieur aux craintes des analystes. GlobalFoundries attaque son rival Taiwan Semiconductor sur le terrain judiciaire. Glencore investit dans First Cobalt. KFC va tester (sur une seule journée dans un seul restaurant !) des ailes de poulets et des nuggets à base de protéines végétales fournies par Beyond Meat.  

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont orientés à la hausse, Tokyo progressant de 0,96% à la cloche. Hong-Kong recule de 0,24%, toujours impactée par les manifestations qui s’y déroulent. Shanghai progresse de 1,43%. Ouverture fort timide en Europe, autour de l’équilibre, chat échaudé craint l’eau froide. Le future SPX recule de 5 points, on reste sceptique un peu partout sur la planète finance, Twitter n’est jamais très loin…

Au programme du jour, a lecture finale du PIB allemand du second trimestre 2019 (8h00) précèdera trois indices américains : l’évolution des prix immobiliers (14h30), l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board et l’indice manufacturier de la Fed de Richmond (16h00).

Flughafen Zurich recule de 0,91% après la publication de ses résultats.

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