La chronique des marchés de Vontobel au 25 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Dow +0,49%, S&P 500 +0,19%, Nasdaq -0,26%, Russell 2000 -0,20%, Eurostoxx +1,12%, SMI +1,85%.

 

Wall-Street rebondit quelque peu vendredi, grâce au secteur pétrolier qui salue l’accord conclu par les membres de l’OPEP sur une hausse plus modeste que prévu de sa production. Les principaux indicent signent tout de même une semaine baissière, marquée par une escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ainsi que l’Europe. Donald Trump franchit une nouvelle étape en menaçant vendredi de taxer les voitures européennes importées aux Etats-Unis à raison de 20%. Et ce matin, il semble que le président des Etats-Unis voudrait de plus  empêcher les entreprises chinoises d’investir dans des sociétés technologiques US. Sur la semaine, le Dow Jones abandonne 2%, le S&P 500 0,9% et le Nasdaq 0,5%. En Europe ce n’est guère mieux, l’Eurostoxx rendant 1,8% sur la semaine, le SMI 0,3% et le SPI (Swiss Performance Index) 0,62%. On voit les rendements d’obligations gouvernementales baisser un peu partout dans le monde et la volatilité reprendre du poil de la bête. Le dollar recule de 0,3% sur 5 jours contre un panier de monnaies (Dollar Index DXY), l’or ne bouge pas vraiment, ce matin à 1266 dollars l’once alors que le pétrole est le grand gagnant de la semaine, le WTI Light Crude s’adjugeant 8% à 68,42 dollars le baril.

On l’aura compris, la semaine passée a vu un regain d’aversion au risque, la guerre commerciale impactant le sentiment. En parallèle, le dossier italien n’est pas vraiment refermé après les déclarations anti-européennes de Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur, qui affirme dans un entretien que son pays pourrait réduire sa contribution au budget de l’Union européenne en l’absence d’aide sur l’immigration. En outre, la nomination de deux membres du parti de la Ligue, très eurosceptiques, à la tête de commissions parlementaires italiennes apporte de l’eau au moulin de l’aversion pour le risque. La crise migratoire force les dirigeants européens à admettre qu’ils ne parviendront pas à élaborer une solution commune. On va plutôt vers des accords bilatéraux ou trilatéraux. Le dossier sera repris par le sommet européen ce jeudi. Notons au passage qu’Angela Merkel est réellement fragilisée par cette situation. En Turquie, le président sortant Erdogan remporte l’élection présidentielle avec 52,5% des voix. L’opposition conteste le résultat. La livre turque rebondit de 2% alors que la bourse d’Istanbul ouvre en hausse de 3,7%.

Sur la partie macro-économique, la semaine écoulée est bonne. Aux Etats-Unis, les statistiques de l’emploi restent fortes (demandes d’allocations chômage) alors que les indicateurs PMI (Purchasing Manager Index) des services sont également solides. En Europe, ces mêmes indicateurs sortent nettement au-dessus des attentes.

Ce matin en Europe, les places financières ouvrent en baisse de 0,8% sur l’Europe et 1% sur la Suisse. L’impact de la guerre commerciale se fait sentir. En Asie les bourses sont également dans le rouge et notamment Shanghai, qui abandonne 1% malgré la baisse des RRR (Reserve Requirement Ratio) par la banque centrale chinoise (PBoC). Les RRR représentent les réserves en capital que les banques commerciales doivent détenir auprès de la banque centrale. En les diminuant pour un montant équivalent à 108 milliards de dollars, la PBoC permet aux banques de souffler et espère soutenir les sociétés chinoises par ce biais. Est-ce la bonne réponse aux attaques de Donald Trump? difficile à dire.

Le Wall Street Journal indique que General Electric (GE) s’apprêterait à céder une unité de fabrication de moteurs industriels au groupe de capital-investissement Advent Intl pour au moins 3 milliards de dollars. L’action GE a perdu 60% depuis décembre 2016. Malgré cela, d’un point de vue technique, le titre ne semble pas encore sur un support. Sa volatilité est récemment bien remontée. On peut tout à fait envisager un produit structuré sur ce titre, par exemple un defender vonti à 12 mois, en dollars, assorti d’une barrière européenne à 70% (9,11 dollars), paie actuellement 5,6% par an. Le même structuré mais en barrière américaine paie 7,64% p.a.

En Suisse nous regardons Comet (équipements médicaux). L’entreprise de Flamatt a vu son action baisser de 35% depuis la fin janvier. Le titre est survendu et les mauvaises nouvelles semblent dans le prix. Notre recherche est à l’achat sur Comet avec un objectif de cours à 182 francs, prix actuel 106,20 francs. On peut tout à fait envisager d’acheter une demi-position aujourd’hui et d’attendre un peu pour la seconde moitié.

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