La chronique des marchés de Vontobel au 22 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq -0,74%, SPX -0,62%, Dow -0,25%, Russell -0,50%, SOX -0,20%, Eurostoxx -0,08%, SMI -0,73%.

Wall-Street en baisse et au plus bas de sa séance vendredi. L’indice S&P500 (SPX) recule de 1,2% sur la semaine et ne parvient pas à tenir le niveau de 3000 points. Les tensions subsistent entre l’Iran et la Grande-Bretagne mais c’est encore et toujours du côté des banquiers centraux qu’il faut regarder pour prendre la température du marché. Rappelons-nous, jeudi les indices avaient célébré les propos de John Williams, le patron de la Fed de New York, qui avait déclaré que «La Fed devrait se montrer agressive face à des perspectives défavorables…la baisse des taux à long terme favorise de bonnes conditions financières…». Le marché avait immédiatement interprété ses propos comme un signe que la baisse de taux espérée le 31 juillet s’élèverait à 50 et non à 25 points de base. La Fed de New-York «it self» avait dû publier un commentaire officiel après la clôture de jeudi, indiquant que les propos de Monsieur Williams ne devraient pas être pris en compte dans l’optique de la prochaine décision du FOMC (Federal Open Market Committee). On pouvait s’attendre à une forme de compensation dans la rhétorique des gouverneurs de la Fed. Et celle-ci n’as pas tardé à arriver avec le boss de la Fed de St-Louis, James Bullard, membre votant cette année et considéré comme un des gouverneurs les plus «colombes» (en faveur du politique monétaire expansionniste et donc de baisses de taux), qui déclare vendredi «J’aimerais baisser les taux de 25 points de base lors de la prochaine réunion». Monsieur Bullard ajoute que, selon lui, l’assouplissement en cours est un peu trop fort compte tenu de la situation actuelle. Bien évidemment le président Trump tweet son soutien inconditionnel à John Williams mais la Fed a fait passer son message: «nous sommes en charge et on ne va pas changer brutalement de cap mais progressivement». Le marché en prend donc acte et repart vers le sud, déçu. La volatilité bondit de 6,8%, l’indice VIX à 14,45, le dollar reprend des couleurs, la paire eur/usd à 1,1214, le rendement de l’emprunt US à 10 ans est relativement stable à 2,06%, le pétrole fluctue au gré des tensions géopolitiques, ce matin à 56,15 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or rend du terrain, après sa forte hausse de vendredi, l’once traitant à 1426 dollars par once. En termes de secteurs, les gagnants de la semaine passée sont le tabac, l’or et l’argent, l’acier, les minières, les camions, les brokers et les pharmas. Du côté des perdants on retrouve plus ou moins tout ce qui est en rapport avec le pétrole, les chemins de fer, les médias, les télécoms, les valeurs internet et les éditeurs de logiciels.

La semaine qui débute sera très chargée avec près d’un tiers des sociétés du SPX qui publieront leurs résultats. Nous suivrons notamment Amazon, Alphabet, Facebook, Twitter, Intel, Boeing, Caterpillar, United Technology, Lockheed Martin, Tesla, Ford, Harley-Davidson, Coca-Cola, UPS et Visa. En Angleterre, Boris Johnson devrait devenir Premier Ministre ce mercredi et commencer à former son gouvernement. En Espagne, le parlement vote demain sur la coalition proposée par le Premier Ministre Pedro Sanchez. Demain, ce sera aussi le jour des prévisions économiques du FMI, le Fonds Monétaire International. Les banques centrales continueront à focaliser l’attention avec la décision de la BCE, la Banque Centrale Européenne, jeudi, sur les taux d’intérêts. Personne n’attend de mouvement cette semaine mais tout le monde voudra déceler quelque indice quant à la suite et, probablement, une indication que la BCE pourrait rapidement s’enfoncer encore plus avant dans les taux négatifs. Les statistiques économiques ne sont jamais loin, cette semaine le PIB américain retiendra notre attention, ce vendredi. En Europe, les indices flash PMI vont sortir un peu partout, ils sont importants car ils nous indiquent le futur proche des affaires (directeurs d’achats). En Allemagne nous prêterons attention au rapport IFO du climat des affaires.

Le Français Olivier Le Peuch va prendre les commandes de Schlumberger. Equifax proche de verser 700 millions de dollars pour la méga-fuite de données de 2017, selon le Wall Street Journal. La Chine fait coter 25 sociétés technologiques sur Star, le marché qui cherche à ressembler au Nasdaq en favorisant les entreprises technologiques et biotechnologiques. United States Steel va supprimer 2500 emplois en Slovaquie en deux ans, en mettant en cause les importations d'acier à bas prix dans l'UE. En Suisse, Clariant vend sa division emballages de santé pour 308 millions de francs. SGS rachète DMW Environmental Safety. Julius Baer a publié ses résultats qui sont légèrement meilleurs qu’attendu au niveau des revenus et de la marge, les fonds sous gestion en revanche reculent, ainsi que le nombre de conseillers à la clientèle. Notre recherche réduit son objectif de cours sur Georg Fischer de 1300 à 1200 francs mais conserve sa recommandation d’achat sur la valeur.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices reculent. Tokyo abandonne 0,23% à la cloche alors que Shanghai traite en baisse de 1,07%. L’Europe va ouvrir autour de l’équilibre et le future SPX progresse de 4 points. On se prépare dans les salles de marchés à digérer l’avalanche de résultats d’entreprises qui se profile à l’horizon.

A lire aussi...