Wall-Street clôture au plus haut de son histoire, dans une ambiance étrange de bruits de bottes. La hausse des indices s’explique par le retour en force des injections de liquidités par les principales banques centrales de la planète, Fed en tête. Les bruits de bottes? Selon le New York Times (qui n’a pas publié de dessin à ce sujet), Donald Trump aurait annulé une série de frappes aériennes sur des installations iraniennes à la dernière seconde hier. Ces frappes étaient censées constituer la réaction à la destruction par l’Iran d’un drone militaire américain dans les eaux internationales, selon Washington, dans l’espace aérien iranien, selon Téhéran. L’opération aurait donc été approuvée dans un premier temps puis annulée par le président des Etats-Unis alors même que les premiers jets de combats avaient déjà décollé. On ne connaîtra probablement jamais le fin mot de cette histoire, Donald Trump est même revenu en arrière en estimant finalement que l’incident du drone pourrait avoir été causé par une initiative isolée. Tout ça pour ça, serait-on tenté de penser, mais le marché n’en a cure et propulse le pétrole et l’or vers le nord. Le WTI Light Crude traite à 56,77 dollars le baril alors que le métal jaune a cassé les 1400 dollars l’once et regarde techniquement vers les 1600 dollars, à un horizon de douze mois. A ce sujet, les volumes d’échange sur l’or ont explosé à l’heure d’ouverture du marché chinois. Je vous laisse donc deviner qui en a acheté…

Pour en revenir aux actions, l’indice S&P500 (SPX) établit donc un nouveau record historique à la cloche, à 2954,18 points. Cela nous fait tout de même une progression de 7,5% sur le mois…Les secteurs de l’énergie et de l’or mènent la danse, les éditeurs de logiciels sont soutenus par les résultats d’Oracle (ORCL +8,24%), les valeurs liées à la Chine sont entourées, les titres de l’immobilier également, à l’approche de la statistique des ventes de maisons existantes, qui sera publiée cet après-midi à 16h. La volatilité ne recule pas en revanche, l’indice VIX en hausse de 2,93% à 14,75, ce qui indique que certains intervenants gardent la tête froide et ne se laissent pas submerger par un enthousiasme bien déplacé. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans se stabilise à 2%.

Notons au passage que le franc suisse refait des siennes et s’apprécie fort dangereusement à nouveau, pas pour votre budget vacances mais pour l’industrie exportatrice helvétique. La paire eur/chf traite à 1,1087 ce matin après avoir atteint 1,1057 hier. A 1,10, la BNS devrait réagir. La question est…comment? Notre banque centrale se trouve dans une situation très inconfortable. Baisser les taux un peu plus semble compliqué. Intervenir à nouveau aussi car la BNS pourrait être accusée de manipuler sa monnaie par les Etats-Unis. Rappelons que 56% des exportations suisses vont vers la zone euro…Geberit et Sonova sont particulièrement exposées. Et si la BNS laissait le franc suisse s’apprécier un peu plus? A-t-elle le choix?

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent majoritairement dans le rouge mais on n’assiste pas à un bain de sang. Shanghai parvient même à légèrement monter. Le future européen traite en léger recul alors que son alter ego du SPX rend 5 points.

A Londres, Boris Johnson affrontera Jeremy Hunt en finale pour le poste de Premier ministre, avec de bonnes chances de l'emporter. Il se murmure à Westminster que le camp de l'ancien maire de Londres a profité de sa confortable avance pour soutenir Hunt à la place de Gove, perçu comme un adversaire plus dangereux, lors du scrutin final. Pas très fair-play. Ce sont les adhérents du parti qui vont désormais départager les finalistes, avec un résultat prévu dans un mois. Sur le continent, les hauts dirigeants européens continuent à donner une belle image de cohésion de l'UE. Ils ont encore échoué à s'entendre sur les futurs cadres des institutions. Un sommet exceptionnel est prévu le 30 juin avec cette fois, promis, une prise de décision.

Les indices PMI Flash (indices d'activité mesurés par le moral des directeurs d'achats) du mois de juin sont attendus dans les principales économies occidentales, dont la France (9h15), la zone euro (10h00) et les Etats-Unis (15h45). Outre-Atlantique, les chiffres de l'immobilier ancien sont également en vue (16h00).

Telecom Italia a signé un accord avec la CDP et Enel pour entamer des discussions de rapprochement entre son réseau de fibre optique et celui d'Open Fiber. Deutsche Bank pense continuer à faire l'objet de restrictions aux Etats-Unis, même si elle passe avec succès les tests de résistance dont le verdict tombera ce soir. UnitedHealth va dépenser 3,2 milliards de dollars pour racheter Equian.