Wall-Street est à la peine, un peu comme un coureur de fonds recherchant son second souffle. La journée d’hier débute sur une note négative sans nouvelle particulière. C’est le sentiment qui pèche, le marché appréhendant la décision de la Fed sur les taux qui interviendra demain soir. La Réserve Fédérale des Etats-Unis va probablement relever son taux directeur d’un quart de point, cela semble intégré dans les prix. En revanche, les intervenants redoutent un ton potentiellement plus agressif qui impliquerait une hausse de taux de plus que prévu cette année. En parallèle, la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump reprend vie, le président des Etats-Unis Trump accusant la Chine d’avoir chipé des données de propriété intellectuelle à des entreprises américaines.

Mais la principale nouvelle du jour vient de Facebook, qui se prend méchamment les pieds dans le tapis et chute de 6.8% sur la séance. La raison? Les données personnelles de dizaines de millions d’électeurs américains ont été aspirées sur Facebook par une entreprise proche de Donald Trump dans le but de cibler au maximum la campagne du candidat républicain à l’élection présidentielle. Le tout, dans la majorité des cas, sans le consentement des utilisateurs du réseau social. Inutile de dire que le marché ne «like» pas vraiment et ce sont toutes les FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google) qui trinquent. Pour la petite histoire, l’addition des capitalisations boursières évaporées de ces sociétés hier donne un total de 118 milliards de dollars…On l’a déjà dit, les FAANGs font et feront la pluie et le beau temps sur les indices, leur pondération dans ces derniers étant énorme. La quasi-totalité des secteurs baisse donc, à l’exception des titres de la vente au détail, portés par Macy’s et les commentaires optimistes de son patron. Le secteur de la vente de vêtements tire également son épingle du jeu, soutenu par de bons résultats de sociétés. La volatilité remonte fortement, l’indice VIX en hausse de près de 20% à 18.54. Et après la cloture Oracle abandonne 5% suite à ses résultats.

Bref, hier ce n’était pas la journée du secteur technologique…

Un mot sur Facebook, qui est repassée sous sa moyenne mobile à 200 jours en séance hier. Cela s’est rarement produit ces 5 dernières années. A chacune de ces occasions, il s’est révélé judicieux d’acheter le titre. Pour les investisseurs sceptiques, on peut envisage un produit structuré, la volatilité implicite de FB est bien montée et permet de capturer de bons coupons tout en prenant un risque fort mesuré.

Sur le front des monnaies, le Brexit avance à grand pas et permet à la livre sterling de repartir vers le haut, à 1.4062 contre dollar. L’euro en bénéficie également et repasse au-dessus des 1.23 contre le billet vert. Contre franc suisse, la monnaie unique européenne traite à 1.1730.

Pas de statistiques économiques notable aujourd’hui si ce ne sont les exportations de montres suisses en février, qui progressent de 12.9% contre 12.6% en janvier. Au chapitre des sociétés, on suivra les résultats de FedEx cet après-midi.

Le sentiment s’est solidement installé dans le siège du conducteur et n’a pas le moral. Ce matin les indices traitent légèrement dans le rouge en Europe alors que le future de l’indice S&P500 (SPX) abandonne 5 points à 2717. Qui sait? La Fed jouera peut-être le rôle d’arbitre demain soir…Gardons en tête que le sentiment occulte bien souvent les faits.