La chronique des marchés de Vontobel au 12 décembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Nasdaq +0,44%, SPX +0,29%, Dow +0,11%, Russell +0,01%, SOX +2,23%, Eurostoxx +0,43%, SMI +0,14%.

Wall Street clôture proche de son plus haut du jour, encouragée par le discours de Jerome Powell. Les volumes d’échanges sont étrangement faibles pour un «Fed day». La Réserve Fédérale des Etats-Unis maintient ses taux inchangés et son président indique que les taux resteront à leur niveau actuel l’an prochain, en ajoutant que la Fed tolérera une croissance plus forte qu’actuellement avant de considérer une hausse de taux. Un discours colombe donc qui plait aux investisseurs. Le dollar en fait les frais, l’indice DXY cassant nettement sa moyenne mobile à 200 jours. Du coup la paire eur/usd repasse au-dessus des 1,11 et traite à 1,1136 ce matin. Le pétrole n’en profite pas, le baril de WTI Light Crude reste à 58,80 dollars. L’or réagit quelque peu et remonte à 1470 dollars par once. Le discours de Jerome Powell impacte aussi le marché obligataire, le rendement de l’emprunt US à 10 ans reculant quelque peu et traitant à 1,80% aujourd’hui. La volatilité recule quelque peu, l’indice VIX abandonnant 4,4% à 14,99. Petit détour par le Câble, qui traite au-dessus des 1,32 dollar pour une livre sterling, mais pas en réaction à la Fed. Le Câble vote Boris Johnson et c’est aujourd’hui que ça se passe. De retour aux Etats-Unis, au chapitre des secteurs les materials souffrent de la faiblesse du billet vert mais c’est du côté de la tech que l’on observe d’intéressants mouvements. Les investisseurs délaissent les titres du nuage et des logiciels pour revenir massivement dans les semi-conducteurs, l’indice SOX décollant littéralement de 2,23%, porté notamment par Micron Tech (MU +3,79%) elle-même encouragée par les prix des DRAM (mémoire vive) qui grimpent. Notons enfin le secteur des minières qui bénéficie de la mise en orbite du cuivre, qui vient de gagner 7% en trois séances. La Fed n’y est pas pour rien.

La Fed, qui s'est montrée plutôt optimiste pour la croissance américaine. «Le marché du travail reste solide et l'activité économique croît à un rythme modéré», a-t-elle estimé, tout en précisant que l'investissement des entreprises et les exportations restent ralenties. Lors de sa conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné que si les incertitudes actuelles sur la politique commerciale étaient levées, l'économie américaine en bénéficierait.

Pour le patron de la Fed, la politique monétaire est «assez accommodante», et il faudrait assister à un «mouvement haussier significatif et persistant» de l'inflation pour justifier une hausse de taux. Les nouvelles projections économiques de la Fed, publiées ce mercredi, montrent que la grande majorité de ses membres ne prévoient aucune modification des taux d'intérêt d'ici à 2021. Ainsi, 13 des 17 responsables de la politique monétaire de la Fed anticipent un statu quo et seuls quatre tablent sur une hausse l'année prochaine pour remonter entre 1,75% et 2%. En revanche, aucun d'eux n'a estimé qu'une nouvelle baisse de taux soit nécessaire en 2020. Au-delà, pour 2021, les projections médianes prévoient une seule hausse de taux d'un quart de point.

Nestlé va récupérer 4 milliards de dollars de la vente de ses crèmes glacées aux Etats-Unis à Froneri. Le directeur général du Crédit Suisse privilégie la croissance organique, estimant que les obstacles en vue d'acquisitions sont importants. YouTube (Google) va bannir les attaques personnelles et le harcèlement grâce à l'intelligence artificielle et aux équipes déployées pour assainir la plate-forme. Boeing a appris hier que le 737MAX ne revolera pas cette année, ce qui semblait déjà acquis, tandis que la FAA entretient le flou sur la date du retour en exploitation. Barclays, Royal Bank of Scotland, JPMorgan Chase, Citigroup, MUFG et UBS Group sont visées par une action collective au Royaume-Uni pour manipulation du marché des changes. Deutsche Bank relève son objectif de cours sur Roche à 355 francs, de 330. C’est agressif. L'établissement allemand demeure persuadé du potentiel de croissance à moyen terme pour le laboratoire rhénan que représentent ses nouveaux médicaments. Comme promis par la direction, le rajeunissement de portefeuille doit largement permettre de combler le vide en matière de recettes généré par la concurrence de biosimilaires des principaux moteurs de ventes actuels. Le Bon Roche en recul de 0,3%.

Les données finales de l'inflation en Allemagne (en ligne) et en France (en ligne également) permettent de patienter jusqu'à la production industrielle en zone euro (11h00). A 13h45, la Banque centrale européenne prendra sa première décision de l'ère Christine Lagarde, laquelle interviendra à 14h30 en conférence de presse. Aux Etats-Unis, les prix à la production et les inscriptions hebdomadaires au chômage sont programmés. Ce matin, le Brésil a réduit ses taux.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont mitigés avec Tokyo qui progresse de 0,14% à la cloche, le dollar/yen est à 108,63. Hong Kong gagne 1,3% avec une Alibaba (9988 HK) qui ne s’arrête plus et monte de 1,32% aujourd’hui. L’action a atteint les 200 HKD. Shanghai rend 0,3%, on y attend fiévreusement le 15 décembre. À Séoul, l’indice KOSPI progresse de 1,51%, de nombreux investisseurs étrangers s’y positionnent pour l’an prochain, notamment en raison de sa valorisation.

La BNS vient d’annoncer sa décision sur les taux, qui ne bougent pas comme prévu, et a réitéré sa menace d'intervention, poursuivant sa route alors même que sa politique fait l'objet de critiques croissantes de la part du public. En gardant ses deux taux directeurs à -0,75%, la Suisse, avec le Danemark, continue d'avoir les taux d’intérêts les plus bas au monde. Cette stratégie vise à endiguer l'appréciation du franc et la BNS réitère sa phrase clé selon laquelle sa monnaie est «hautement appréciée». L’euro/suisse en très léger recul après l’annonce, à 1,0926 actuellement.

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