La chronique des marchés de Vontobel au 12 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

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Nasdaq -0,21%, SPX +0,01%, Dow -0,05%, Russell -0,15%, SOX -0,07%, Eurostoxx +0,31%, SMI -0,07%.

 

C’est le calme plat à Wall-Street à l’approche, cet après-midi, des publications bancaires. Les indices peinent à trouver l’inspiration. Le marché de l'emploi américain reste en pleine forme avec des demandes d'indemnisation chômage au plus bas depuis 50 ans.

Le rebond boursier du premier trimestre a été largement alimenté par la volte-face de la Réserve fédérale en matière de taux d'intérêts et par les espoirs d'un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine. Ce dernier semble désormais intégré dans les cours, même si les discussions commerciales bloquent encore dans leur dernière phase, et qu'aucune date n'a encore été fixée pour la signature d'un accord. L'attention des marchés va désormais se focaliser sur les résultats des entreprises et sur leurs prévisions pour les trimestres à venir, afin de juger de l'impact du ralentissement de la croissance mondiale. Le pétrole corrige après un rapport de l’AIE qui s'inquiète d'une baisse de la demande mondiale de brut. Le WTI Light Crude à 63,84 dollars le baril. La volatilité recule encore un peu, l’indice VIX à 13,02, le rendement de l’emprunt US à 10 ans est stable à 2,49%, l’or revient sous les 1300 dollars par once et le dollar reste soutenu, la paire euro/dollar à 1,1286 ce matin. Au chapitre des secteurs, la santé fait l’objet de désengagements, les Biotechs également. Le secteur immobilier profite d’une note positive de JP Morgan et les bancaires grappillent un demi pourcent, ça sent le positionnement en vue des résultats à plein nez.

Le vice-président de la Fed, Richard Clarida, se montre prudemment optimiste pour l'économie américaine, la jugeant «en bonne forme» et ajoutant que la Fed est proche de remplir son double mandat de stabilité des prix et de plein emploi. Dix ans après être sortie d'une récession profonde, l'économie américaine devrait ainsi battre un record en réalisant sa plus longue phase d’expansion jamais observée, selon le numéro deux de la Fed, qui souligne tout de même des risques importants qui se profilent à l'international. Ces perspectives plus mitigées, couplées à une inflation faible, justifient selon lui la posture actuelle de la Fed et son approche «patiente» en matière monétaire. Sur le marché de l'emploi, les inscriptions au chômage ont chuté à 196k la semaine dernière, leur plus bas niveau depuis près de 50 ans, en octobre 1969, quelle belle année…Par ailleurs, les prix à la production ont grimpé plus vite que prévu, de 0,6% en mars sur un mois, contre +0,3% de consensus et +0,1% en février. Cependant, hors éléments volatils, les prix sont restés sages. La hausse est essentiellement liée à celle des prix de l'énergie, les cours du pétrole WTI ayant flambé de 40% depuis le début de l'année.

Résultats d’entreprises: Pour la première fois depuis près de 3 ans, les bénéfices sont attendus en baisse au premier trimestre par rapport à la même période de 2018. Le consensus compilé par Factset s'attend ainsi à une baisse de 4,2% de bénéfices des sociétés du S&P 500 sur un an, tandis que le consensus du cabinet Refinitiv table sur un recul plus modeste de 2%. Or, la croissance des bénéfices est, avec les taux d'intérêts bas, l'un des principaux moteurs de la hausse des marchés boursiers. Et donc aujourd’hui c’est parti avec JP Morgan, Wells Fargo et PNC Financial Services, qui rapporteront toutes trois à l’heure de notre déjeuner.

UBER Technologies compte 91 millions d'utilisateurs dans le monde mais sa croissance ralentit et pourrait ne jamais déboucher sur un bénéfice, apprend-on dans le prospectus d'IPO déposé jeudi par le géant des VTC auprès de la SEC, le gendarme de Wall Street. UBER a réalisé un chiffre d’affaires de 11,3 milliards de dollars en 2018, (+42%), après (+106%) l'année précédente. Uber y avertit que ses dépenses d'exploitation vont continuer d'"augmenter significativement dans un avenir «prévisible» et qu'il «pourrait ne pas parvenir à la rentabilité». L'exercice 2018 s'est soldé par une perte opérationnelle de 3,03 milliard de dollars, hors gains exceptionnels.

On l’aura compris, dès aujourd’hui le marché se tourne vers les résultats de sociétés aux Etats-Unis, tout le reste ne sera que remplissage, notamment l’indice du sentiment de l’université du Michigan et la production industrielle en Zone Euro. Les futures traitent autour de l’équilibre ce matin, cela pourrait déjà se décanter après le pointage des trois bancaires en début d’après-midi. En Suisse notre recherche relève son objectif de cours sur Barry Callebaut, de 1600 à 1700 francs. Société Générale dégrade Alcon à «vendre».

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