La chronique des marchés de Vontobel au 10 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq -0,56%, SPX -0,61%, Dow -0,72%, Russell -1,22%, SOX -1,14%, Eurostoxx -0,61%, SMI +0,37%.

 

Wall-Street recule pour la première fois en 9 séances, dans un mouvement de défiance à l’approche des résultats d’entreprises qui débutent en cette fin de semaine. Les investisseurs retombent dans la crainte d’un ralentissement de l’économie mondiale. Le FMI a ainsi révisé hier en baisse ses prévisions de croissance, tandis que Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane sur 11 milliards de dollars de produits européens. Par ailleurs, les négociations commerciales avec la Chine bloquent encore sur certains dossiers, selon la Maison Blanche, qui a fait savoir que les autorités américaines ne sont «pas encore satisfaites». Enfin, le dossier du Brexit pèse aussi sur la tendance, à la veille d’un sommet européen extraordinaire à Bruxelles sur un éventuel nouveau report. La volatilité repart à la hausse, l’indice VIX en progression de 8,3% à 14,28. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans recule à 2,49%, le pétrole stagne à 64,10 dollars le baril et l’or revient à 1301 dollars par once. Les investisseurs délaissent les valeurs cycliques pour revenir dans les titres défensifs. Les transports souffrent de l’avertissement sur bénéfices futurs émis par American Airlines, qui rend 1,7%. Facebook progresse de 1,5% après la publication d’une note positive chez Morgan Stanley, qui relève notamment son objectif de cours sur le titre.

Le dollar et l’euro restent stable à 1,1269 avant la réunion de la BCE prévue aujourd’hui. Si aucun changement n’est attendu sur les taux directeurs, les investisseurs espèrent que Mario Draghi, le président de la BCE donnera des précisions sur son projet de prêts à taux très bas aux banques européennes (TLTRO). Theresa May rencontrait ce mardi Angela Merkel et Emmanuel Macron pour demander un nouveau report du divorce jusqu’au 30 juin. Un sommet européen extraordinaire se tient aujourd’hui pour trancher sur la question. En cas de refus d’un nouveau report, le Royaume-Uni devra sortir de l’UE sans accord dès ce vendredi 12 avril. Des sources à l’Elysée indiquaient hier soir que Paris pourrait accepter un nouveau report sous conditions.

De nouvelles prévisions du FMI sur la croissance mondiale. Le fonds monétaire international n’attend ainsi plus que 3,3% de croissance cette année dans le monde contre 3,5% en janvier, 3,7% en octobre 2018 et 3,9% au printemps 2018. Le PIB mondial devrait ensuite rebondir en 2020 pour retrouver son rythme de 3,6% (prévision inchangée) selon l’institution, qui cite cependant de nombreux dangers et parle de «moment délicat» pour l’économie mondiale. Des économistes disent déjà sentir un début de rebond de l’économie dès avril. Les craintes sur la croissance ont été renforcées par celle d’un nouveau front de guerre commerciale que vient d’ouvrir Donald Trump contre l’Union européenne. La Commission Européenne a annoncé mardi avoir commencé à préparer des représailles concernant les subventions accordées à Boeing, au lendemain des menaces de taxes brandies par Donald Trump.

En Europe hier, les marchés reculent de concert avec New-York, à l’exception de la Suisse, qui progresse légèrement. Notre analyste relève son objectif de cours sur Nestlé, de 98 à 100 francs. Morgan Stanley dégrade Novartis à «underweight» et initie Alcon à «overweight». Berenberg est en «hold» sur Alcon, Wells Fargo en «outperform». L’objectif de cours moyen des analystes sur Alcon est actuellement de 62,50 francs. Le titre s’est bien comporté hier, clôture à 58,05 francs. Même comportement à New York avec un prix de 58,04 dollars à la cloche et ce matin l’action est indiquée en recul de 0,2%, en ligne avec le SMI.

Selon Bloomberg, UBER pourrait annoncer son IPO ce jeudi et débuter sa cotation en mai.

Aujourd’hui nous suivrons la décision de la BCE, les minutes de la dernière réunion de la Fed, le sommet européen sur le Brexit ainsi que l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis.

Ce matin les futures européens indiquent une ouverture en très légère baisse alors que le future de l’indice S&P500 traite en très légère hausse. Le marché manque d’inspiration ou encore de bonnes raisons d’aller plus haut, les annonces de la BCE et de la FED aujourd’hui pourraient lui donner une meilleure idée de la direction à prendre.

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