Gonet: l'actualité des marchés au 13 mai

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq Comp -2,06%, Dow -1,89%, S&P500 -2,05%, Russell -3,46%, SOX -2,77%, Eurostoxx +0,02%, SMI +0,45%.

Wall Street paie son tribut à Isaac Newton et tombe comme une pierre dans les dernières 45 minutes de trading. Les volumes vendeurs sont soutenus et 2,2 milliards de dollars se pressent du côté de l'offre à la cloche. On ne peut pas dire qu'il y ait le feu au lac mais le marché, déjà bien lourd, subit quelques «wake up calls». Le Docteur Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et maladies infectieuses, se dit inquiet d'une réouverture prématurée de l'économie des Etats-Unis. Le Financial Times (FT) indique que Donald Trump a ordonné au principal fond de pension américain de ne pas investir dans des compagnies chinoises. Le stratège de Goldman Sachs est de sortie, il indique à CNBC que le marché des actions s'est emballé et que Goldman s'attend désormais à une baisse des actions. Le Gouverneur de l'Etat de New York Cuomo indique avoir vu 100 enfants souffrant de maladies liées au virus. Thomas Barkin, patron de la Fed de Richmond, déclare que le rebond de l'économie se fera plus lentement que prévu. Enfin, Stan Druckenmiller, l'ancien stratège de George Soros, lance un pavé dans la mare des bulls (haussiers) en affirmant que l'idée d'un redémarrage en V de l'économie des Etats-Unis relève du fantasme, que les programmes de stimulation de la croissance ne fonctionneront pas et qu'il n'a jamais vu de sa vie un marché des actions aussi risqué. Monsieur Druckenmiller est en grande forme et en rajoute une couche en déclarant que la liquidité va s'assécher dans le marché. Nouriel Roubini n'aurait pas fait mieux. Les statistiques économiques du jour semblent constituer un non événement dans un premier temps mais, comme le marché a décidé de voir pour une fois le verre à moitié vide, on se concentre sur les défauts de paiements d'hypothèques, qui augmentent de 4.3%. En Californie, le Comté de Los Angeles va prolonger le confinement de trois mois.

Ambiance de type «gueule de bois» à Wall Street hier donc, qui prend conscience que le coronavirus n'a pas encore tiré sa révérence. Le marché des actions est connu pour anticiper un retournement de tendance de nombreux mois à l'avance. Le COVID-19 est une première pour lui en revanche, il en fait l'expérience. La volatilité décolle à nouveau, l'indice VIX en hausse de 20% à 33,04, qui avait envoyé un signal d'achat la veille, signal entendu donc. Le secteur bancaire souffre une fois de plus, le Vice Chairman de la Fed Randy Quarles est passé par là, affirmant que la Réserve Fédérale pourrait réduire la capacité des banques américaines à payer des dividendes. Les valeurs de l'immobilier se prennent les pieds dans le tapis et reculent de 4,2%, le secteur industriel suit avec un repli de 2,8%, les financières rendent 2,6%, l'énergie 2,3% et les titres de consommation 2,2%. Pas un seul secteur de l'indice S&P500 (SPX) ne monte hier, la moins mauvaise performance étant à mettre au crédit des titres de produits de consommation de base. Notez l'indice Russell2000 (RTY) qui abandonne 3,5%.

Le SPX a donc techniquement trouvé son maître à court terme. La résistance à casser se situe désormais à 2954 points (plus haut en séance du 29 avril). Hier le SPX s'en approche, à 9 points, puis il repart vers le sud pour clôturer quasiment au plus bas de la séance (2870 points). On trouve une résistance intermédiaire à 2934 points, elle correspond à 61,8% de retracement Fibonnacci de la baisse du 19 février au 23 mars. Le canal haussier entamé le 23 mars est cassé à la baisse, le prochain niveau de support se situe dans la zone 2800 - 2792, puis à 2650 points (50% de retracement Fibonnacci).

Dans ce contexte un peu moins serein que durant les séances précédentes, le rendement de l'emprunt US à 10 ans revient à 0,66% et l'or repart très légèrement à la hausse, l'once traite à 1710 dollars ce matin. Le métal jaune est techniquement enfermé dans une pince qui oscille entre 1685 et 1718 dollars. Le dollar est stable, le Dollar Index (DXY) à 99,93, la paire eur/usd à 1,0854. Le pétrole est recherché, le baril de WTI Light Crude remonte à 25,56 dollars.

Uber discuterait avec GrugHub (livraisons de repas) pour le racheter. Tesla peut redémarrer ses opérations en Californie. Les revenus d'Alcon augmentent de 3% au premier trimestre, mais les résultats souffrent du coronavirus. Nissan veut économiser 2,8 milliards de dollars. Zéro commande d'avion commercial pour Boeing en avril...Chute de 30% des revenus de Salvatore Ferragamo au premier trimestre, mais la société confirme ses objectifs. Belle commande décrochée par Landys+Gyr aux Etats-Unis. Porsche a accru sa participation dans Volkswagen à 53,3%. Volvo renonce à son dividende. Givaudan se sépare de ses activités liées au fromage fondu et râpé.

Au programme du jour, à 11h la production industrielle européenne. Aux Etats-Unis, les prix à la production (14h30) précèderont les stocks pétroliers hebdomadaires (16h30). Entre les deux, Jerome Powell, le patron de la Fed, doit prononcer un discours à 15h00.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement dans le vert, à l'exception de Tokyo, qui recule de 0,49% à la cloche. Hong Kong progresse de 0,1%, Shanghai de 0,2% et Séoul de 0,7%. Le future SPX gagne 11 points et l'Europe est indiquée en recul de 1,4% à l'ouverture.

Le Cable est sous pression, l'économie du Royaume-Uni a reculé de près de 6% au mois de mars. La paire sterling/dollar à 1,2296.

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