Flash boursier de la Banque Bonhôte au 15 janvier

Groupe Bonhôte

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Les taux se resserrent. Mouvement ascendant des rendements obligataires. Le dollar n’arrive pas à se renforcer.

La crainte de politiques monétaires moins accommodantes dans le monde, avec une fin proche de l’argent facile, a entraîné un mouvement ascendant et quasi-généralisé des rendements obligataires. Ceci montre que l’équilibre constitué jusqu’ici est relativement fragile. Dans cet environnement de croissance économique plus solide, les investisseurs veulent plus d’inflation mais pas trop et acceptent bien une réduction de la stimulation monétaire, mais pas trop. En ce début d’année, il aura donc suffit que la Banque du Japon annonce une réduction de ses achats de dette souveraine d’échéance longue pour janvier et que les minutes de la Banque centrale européenne suggèrent un durcissement de ton pour déclencher un effet de domino. Cette dernière affiche en effet plus de confiance concernant la reprise des pressions inflationnistes, entend ralentir le rythme d’achats d’obligations et a un peu durci le ton en signalant que « la poursuite de l’assouplissement des conditions financières n’est pas justifiée».
La rumeur sur la volonté du gouvernement Chinois de réduire les acquisitions de dette américaine, même démentie par les principaux intéressés, a enflammé le tout. Par ailleurs, l’inflation aux Etats-Unis a terminé l’année 2017 en légère hausse. L’indice des prix de décembre a augmenté de 0.1% sur un mois, comme attendu, mais sa composante «core» (ex carburants et denrées alimentaires) enregistrait une progression plus marquée de 0.3%. Ceci a porté les marchés à prévoir, avec une probabilité de 88%, que la Réserve fédérale (Fed) procèdera à un relèvement de son taux d’intervention dès sa réunion du 20-21 mars prochain. Le rendement des bons du trésor à deux ans, l’échéance plus sensible aux changements d’attente sur les mouvements de la Fed, est ainsi passé au-dessus de 2%.
Il s’agit maintenant de voir si ce phénomène de hausse des taux d’intérêt, attendu depuis plusieurs trimestres déjà car la conjoncture mondiale et la demande de crédit sont plus fermes, se poursuit. En attendant, il devrait continuer de profiter aux valeurs financières, banques et assurances, d’autant que les premiers résultats trimestriels publiés par les banques américaines, comme JP Morgan, se montrent solides.
Du coté des devises, le dollar n’arrive toujours pas à se renforcer, malgré l’écart de taux en sa faveur par rapport à l’euro. Celui-ci, saluant l’accord conclu entre le CDU d’Angela Merkel et les sociaux-démocrates SPD de Schulz pour former une coalition gouvernementale, est passé au-dessus de 1.22 contre USD et de 1.18 contre CHF.

 

L’ESSENTIEL EN BREF

 

TITRES SOUS LA LOUPE

Sonova (ISIN: CH0012549785, prix: CHF 151.50)
Le cours de Sonova a baissé presque de 20% par rapport au plus-haut atteint de CHF 180.- en novembre dernier. Les craintes des investisseurs sont liées à la situation du groupe aux Etats-Unis, plus spécifiquement dans le marché avec l’administration gouvernementale américaine qui est un débouché important pour les fabricants d’appareils auditifs. Sonova a légèrement cédé du terrain dans ce marché en novembre et en décembre. Des recommandations négatives de la part de brokers sont venues rajouter de l’huile sur le feu.
Sonova reste cependant très compétitive et affiche une solide progression de son chiffre d’affaires. Les ventes d’appareils auditifs ont augmenté de 9.5% sur les six derniers mois, comparé à 4-5% pour le marché. Une nouvelle génération d’appareils sera lancée en novembre de cette année, ce qui devrait être bénéfique pour les ventes.
La baisse du cours, que nous jugeons trop sévère, a ramené le titre dans une zone d’achat qui était recommandée dans l’édition de notre flash boursier du 20 novembre 2017. Le titre se traite en ligne par rapport à son P/E moyen sur les cinq dernières années malgré une croissance solide.
Achat, objectif : CHF 180.-

 

Kering (ISIN: FR0000121485, prix: EUR 408.90)
Le groupe a annoncé son intention de distribuer 70% du capital de Puma, qu’il contrôlait depuis 2007. Une décision qui sera soumise au vote lors de son assemblée générale en avril. A l’issue de cette opération, Kering conserverait environ 16% des actions Puma en circulation (contre 86.3% actuellement).
Artémis, la holding de la famille Pinault, qui détient 40.9% du capital de Kering, deviendrait un actionnaire stratégique de long terme de Puma avec une participation d’environ 20.9%. Le flottant de Puma passera ainsi de 16% à 55%. Après avoir étudié plusieurs scénarios, Kering a opté pour cette distribution d’actions plutôt que pour une vente. Surtout, avec une valorisation de Puma de près d’EUR 5.7 mrds, l’entreprise n’était pas sûre de trouver un acheteur.
Kering devient désormais un pur « player du luxe », avec une croissance impressionnante. L’envolée de sa marque Gucci, dont la croissance a atteint 49.4% sur le troisième trimestre, la grande forme d’Yves Saint Laurent et le développement de Balenciaga sont des leviers solides.
Kering souhaite se concentrer sur le luxe, à la profitabilité largement supérieure aux articles de sport et devrait donc être valorisé avec la prime propre au secteur.
Garder, objectif : EUR 450.-