Nouveaux tarifs douaniers chinois sur les produits américains, réaction vigoureuse de Donald Trump: les marchés européens ont terminé largement dans le rouge vendredi, après un nouveau regain de tension dans la guerre commerciale entre Chine et Etats-Unis.

En outre, si le président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell a promis d’agir pour soutenir l’expansion de l’économie des Etats-Unis, il a prévenu que la Fed n’avait pas de mode d’emploi tout prêt pour faire face aux tensions commerciales.

«Le marché reste bloqué sur la dernière impression, sur la dernière phrase», en l’occurrence les derniers tweets de Donald Trump, observe Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France, interrogé par l’AFP. Or le président américain vient d’encaisser deux mauvaises nouvelles: «Powell vient de lui dire que ses menaces ne serviront à rien» et «Pékin lui dit que la Chine va imposer de nouveaux tarifs douaniers sur des produits importés des Etats-Unis».

A New York, les principaux indices de la Bourse new-yorkaise, qui évoluaient en dents de scie depuis le début de la séance, ont décroché après les tweets de Donald Trump. Ce dernier a «ordonné» aux entreprises américaines de trouver une alternative à la production en Chine.

«Nos formidables entreprises américaines sont sommées de commencer immédiatement à chercher une alternative à la Chine, notamment en faisant revenir les entreprises CHEZ NOUS et en fabriquant leurs produits aux Etats-Unis», a tempêté le président des Etats-Unis, pour qui «nous n’avons pas besoin de la Chine et, honnêtement, nous irions bien mieux sans elle».

Aux alentours de 16H20 GMT, le Dow Jones Industrial Average perdait 1,53% à 25.851,27 points, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, lâchait 2,02% à 7.829,59 points et l’indice élargi S&P 500 reculait de 1,9% à 2.867,32 points.

L’Eurostoxx 50 a perdu 0,96%.

- LE CONFLIT COMMERCIAL FAIT DES VICTIMES

Toutes les valeurs exposées au conflit commercial ont chuté, en première ligne STMicroelectronics (-4,65% à 15,60 euros) en France, de même que le secteur chimique, fortement tourné vers les exportations: en Allemagne, Covestro (-1,99% à 38,91 euros), BASF (-1,68% à 58,07 euros) et Bayer (-1,67% à 66,59 euros).

Le secteur automobile a également souffert: Peugeot a cédé 1,77% à 18,90 euros et Renault 1,35% à 50,47 euros. En Allemagne, BMW (-3,15% à 58,70 euros), et Daimler (-3,09% à 40,72 euros) ont terminé en bas de tableau.

- LE PETROLE PAS EPARGNE

Les valeurs pétrolières ont également été à la traîne, affaiblies par la baisse des cours du brut consécutive à l’annonce de nouveaux droits de douane en Chine sur 75 milliards de dollars d’importations en provenance des États-Unis.

Le pétrole brut américain fait partie des produits visés, voyant sa taxe d’importation en Chine augmenter de 5%. Total a perdu 1,84% à 43,58 euros et TechnipFMC 3,34% à 21,15 euros en France, tandis qu’à Londres, BP a perdu 1,30% à 488,00 pence et Royal Dutch Shell (action «B») 1,16% à 2.252,00 pence.

- ADOCIA DEVISSE

La société pharmaceutique Adocia a plongé de 32,8% à 13,76 euros, après avoir été débouté par un tribunal arbitral de ses demandes de dédommagement à son ex-partenaire américain Eli Lilly, auquel elle réclamait 1,3 milliard de dollars.

Le titre avait déjà énormément souffert de la rupture de la coopération avec Eli Lilly, en janvier 2017, passant d’un pic à 94,24 euros à l’été 2015 à un plus bas de 10,06 euros.

Paris - CAC 40: -1,14% à 5.326,87 points

Francfort - Dax: -1,15% à 11.611,51 points

Londres - FTSE 100: -0,47% à à 7.094,98 points

Milan - FTSE MIB: -1,65% à 20.473,86 points

Madrid - IBEX 35: -0,77% à 8.649,50 points

Lisbonne - PSI 20: -1,33% à 4.792,47 points

Bourse suisse - SMI: -0,62% à 9.744,98 points

Amsterdam - AEX: -0,88% à 542,09 points.

Bruxelles - BEL 20: -0,88% à 3.479,20 points