Les Bourses européennes ont continué de subir mardi le regain des tensions commerciales sino-américaines, accueillant de manière contrastée les résultats d’entreprises.

«L’avancée des négociations entre les deux plus grandes économies du monde s’avère fragile, comme l’est la reprise récente du marché boursier fondée sur l’espoir d’un résultat positif de ces discussions», commente Jochen Stanzl, stratégiste chez CMC Markets.

Alors que le président américain Donald Trump a créé la surprise dimanche en menaçant de surtaxer la totalité des importations chinoises (539,5 milliards de dollars en 2018) à partir de vendredi, les Bourses risquent de rester nerveuses cette semaine.

«Les investisseurs attendent d’être certains que le négociateur chinois Liu He viendra bien à Washington» jeudi et vendredi pour reprendre les discussions bilatérales, indique à l’AFP Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Sa présence a été confirmée par Pékin, mais beaucoup d’opérateurs préfèrent vendre, de peur que la réunion soit finalement ajournée.

A New York, les indices reculaient nettement à la mi-séance: vers 16H20 GMT le Dow Jones Industrial Average perdait 1,58% à 26.019,81 points, le Nasdaq cédait 1,60% à 7.993,63 points et le S&P 500 lâchait 1,46% à 2.889,70 points.

L’Eurostoxx 50 a terminé en nette baisse de 1,78%.

A Paris, le CAC 40 s’est replié nettement, de 1,60% à 5.395,75 points. Imerys a plongé (-14,48% à 40,40 euros), victime d’un bénéfice en recul de 8,7% au premier trimestre. A l’inverse, Alstom (+1,16% à 39,10 euros) et Lagardère (+1,17% à 24,18) ont profité de bons résultats.

A Francfort, le Dax a nettement baissé (-1,58%) pour finir à 12.092,74 points. Si le groupe immobilier Vonovia s’est très apprécié (+5,23% à 47,10 euros) grâce à des acquisitions et ses loyers, BMW (-2,32% à 72,28 euros) a illustré les difficultés du secteur automobile. Le bénéfice du constructeur a fondu, sous l’effet d’une provision de 1,4 milliard d’euros inscrite dans le cadre d’une enquête européenne sur des soupçons de cartel. La dégringolade du jour est à l’actif de Henkel (-5,24% à 86,86 euros), pénalisé par des ventes en baisse dans les produits d’hygiène et les adhésifs.

A Londres, l’indice FTSE-100 a chuté de 1,63% pour terminer à 7.260,47 points. Parmi les victimes figurent le groupe industriel Melrose Industries (-5,84% à 188,80 pence), le spécialiste du luxe Burberry (-3,75% à 1.925 pence) ou des spécialistes des métaux et matières premières comme Glencore (-2,98% à 289,50 pence). Les fournisseurs d’électricité SSE (+0,96% à 1.156 pence) et Centrica (+0,66% à 106,10 pence) se sont eux bien tenus.

A Milan, l’indice FTSE Mib a perdu 0,83% à 21.219 points après des prévisions pessimistes de la Commission européenne pour l’économie italienne. D’excellents résultats trimestriels ont fait bondir Amplifon (+9,95% à 18,46 euros) et Ferrari (+3,89% à 123 euros). Mais toutes les banques ont terminé dans le rouge à l’image de Finecobank (-7,45% à 10,25 euros) et Banco BPM (-4,25% à 1,9715 euro).

A Madrid, l’Ibex 35 a reculé de 1,03% à 9.235,10 points, avec de fortes chutes dans presque tous les secteurs. ArcelorMittal a même chuté de 3,01% à 17,8 euros. Le gestionnaire d’infrastructures télécoms Cellnex s’est distingué (+6,68% à 27,79 euros) en annonçant près de trois milliards d’euros d’investissement dans le rachat de pylônes.

A Lisbonne, le PSI 20 s’est déprécié de 1,29% à 5.233,02 points. Ibersol a bondi de 1,28% à 7,90 euros tandis que Jeronimo Martins a lâché 1,89% à 14,010 euros.

A Zurich, l’indice SMI a perdu 0,83% à 9.577,38 points. Seuls l’opérateur télécom Swisscom (+0,92% à 473,60 CHF) et le numéro un mondial du travail temporaire Adecco (+0,38% à 57,92 CHF) ont fini dans le vert grâce à des résultats trimestriels meilleurs que prévu. La banque UBS a été lanterne rouge (-2,04% à 12,51 CHF). Inquiet des répercussions en Chine de la guerre commerciale avec Washington, le luxe a pâli, à l’image de l’horloger Swatch (-1,77% à 288,70 CHF).

A Amsterdam, l’indice AEX a clôturé en baisse de 1,22% à 556,86 points. L’assureur Aegon a perdu 3,27% à 4,46 euros tandis que le groupe chimique et pharmaceutique DSM a pris 4,55% à 103,30 euros.

A Bruxelles, l’indice Bel-20 a reculé de 2,33% pour clôturer à 3.595,96 points. Le distributeur Colruyt a affiché la meilleure performance (+1,34% à 64,92 euros) et Solvay (-7,25% à 96,14 euros) la pire, après l’annonce d’un bénéfice d’exploitation annuel prévu stable voire en baisse.