Bonds Europe: tension des taux après la conférence de Lagarde

AWP

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Le taux allemand à dix ans a progressé à -0,27% contre -0,32% mercredi soir à la clôture.

Les taux d’emprunt en zone euro se sont tendus jeudi après la première conférence de presse de Christine Lagarde à la tête de la BCE, cette dernière s’étant montrée légèrement plus optimiste sur la conjoncture européenne.

Comme attendu, la Banque centrale européenne a maintenu à zéro son principal taux d’intérêt, tandis que les banques se verront appliquer un prélèvement de 0,50% sur les dépôts qu’elles confient à la banque centrale au lieu de les prêter à leurs clients.

Mme Lagarde «est très bien entrée dans ses nouveaux habits de banquier central» et s’est livrée à un «exercice réussi», a commenté auprès de l’AFP Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires de AllianzGI.

«Son diagnostic économique est plutôt optimiste puisqu’elle parle de signes de stabilisation de la croissance économique, elle parle de légers signes d’accélération à la hausse sur les prix, et d’ailleurs les marchés ne s’y sont pas trompés» puisque les taux se sont tendus après ces propos, a estimé M. Dixmier.

«Ce commentaire sur l’économie est plutôt assez positif», Mme Lagarde ayant en outre évoqué «des risques baissiers moins présents», a-t-il complété.

Lors de son premier grand oral, la présidente de la BCE a jugé l’économie européenne toujours cernée par une série de «risques», dont les tensions protectionnistes. Mais «les données économiques dont nous prenons connaissance, tout en étant faibles, indiquent une certaine stabilisation», a-t-elle expliqué.

«Ce faisant, elle valide un peu le scénario qui a été acheté par les marchés, notamment les marchés actions, depuis la rentrée, de stabilisation sur un point bas des économies développées, qui serait suivi par un léger rebond cyclique», a analysé M. Dixmier.

Selon lui, «les marchés ont bien compris qu’il n’y a pas de baisse future de taux ou en tout cas d’autres mesures à attendre à court terme», d’où la remontée des rendements obligataires.

Dans les pas de Draghi

«Cet optimisme qu’elle affiche à court terme n’est pas validé par les prévisions d’inflation et de croissance pour l’année qui vient», a observé M. Dixmier. Néanmoins «Mme Lagarde assume tout cet héritage de Mario Draghi en disant en préambule que la politique accommodante actuelle est absolument nécessaire et qu’elle sera maintenue pour une période prolongée».

La BCE a abaissé jeudi à 1,1% sa prévision de croissance pour 2020 en zone euro, qui devrait toutefois accélérer pour atteindre 1,4% en 2021 et 2022.

Pour 2021, elle s’attend à une inflation de 1,4%, légèrement moins que lors des dernières projections publiées en septembre.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux allemand à dix ans a progressé à -0,27% contre -0,32% mercredi soir à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France est repassé en territoire positif, à 0,03% contre -0,01%.

Le taux à dix ans de l’Espagne s’est aussi apprécié, à 0,44% contre 0,41% mercredi, tout comme celui de l’Italie, à 1,23% contre 1,20%.

Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt à dix ans est monté à 0,82% contre 0,77%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans s’est tendu à 1,88% contre 1,79% mercredi, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,31% contre 2,23%. Celui à deux ans s’affichait à 1,66% contre 1,61%.

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