Le marché de la dette n’a pas beaucoup bougé lundi, les investisseurs débutant la semaine avec circonspection faute d’actualités majeures permettant de privilégier une direction.

«La séance a été calme, avec peu d’événements notables et le marché a peu bougé», a résumé auprès de l’AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

«Les indicateurs du jour en zone euro s’inscrivent toujours dans la même tendance avec des données macroéconomiques assez faibles, à l’image de l’inflation allemande», a-t-il ajouté.

L’inflation en Allemagne a ralenti à 1,2% en septembre sur un an, contre 1,4% en août, s’éloignant de l’objectif de la Banque centrale européenne.

Au-delà de la séance du jour, «les investisseurs ont dans l’ensemble actuellement plutôt de l’aversion pour le risque et se montrent très prudents», a analysé M. Lenoir.

Cela s’explique, a-t-il estimé, par «le souvenir d’une fin d’année 2018 très chahutée que personne ne veut revivre et qui pousse à réduire les prises de risques».

Il reste également des sujets importants d’attention, à commencer par le Brexit. «L’échéance du 31 octobre est proche, les investisseurs guettent donc les informations à ce propos», a relevé M. Lenoir.

Alors que les divisions autour de la sortie de l’UE sont à leur comble, Boris Johnson a estimé dimanche que «le meilleur moyen d’y mettre fin est d’accomplir le Brexit le 31 octobre, avant l’ouverture de la conférence annuelle de son Parti conservateur à Manchester (nord-ouest), en plein chaos politique au Royaume-Uni.

«Le dossier commercial sino-américain est aussi très présent et très surveillé», a ajouté M. Lenoir.

Des facteurs techniques viennent s’ajouter à la prudence des investisseurs, selon lui, et dans ce contexte, «il est difficile d’anticiper une remontée franche des taux d’emprunt d’ici la fin de l’année».

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne (Bund) a fini sans grand changement, à -0,576% contre -0,578% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a également peu bougé, à -0,280% contre -0,287%, à l’instar de celui de l’Italie, à 0,818% contre 0,824% et celui de l’Espagne, à 0,139% contre 0,143%.

Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt à 10 ans a légèrement reflué, à 0,478% contre 0,495%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans évoluait dans de faibles marges, à 1,684% contre 1,680%, tout comme celui à 30 ans, à 2,134% contre 2,129%. Le taux à deux ans s’affichait pour sa part à 1,624% contre 1,632%.