Bonds Europe: recul des taux dans le sillage de la BCE

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a fini en petite baisse à 0,628% contre 0,655% mercredi soir. Celui de la France a reculé à 0,864% contre 0,899%.

Les taux d’emprunt de la zone euro se sont légèrement détendus jeudi, au terme d’une séance marquée par une forte volatilité alors que la BCE a maintenu ses taux directeurs inchangés tout en amorçant un prudent retrait de son vaste soutien à l’économie.

«Il y a eu une importante réaction du marché au moment de la publication du communiqué de presse de la Banque centrale européenne (BCE)», qui s’est matérialisée par une «poussée de l’euro et une belle remontée des taux obligataires», a observé auprès de l’AFP Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire de Candriam.

En cause: le retrait d’un paragraphe du communiqué, celui dans lequel, depuis décembre 2016, la BCE mentionne «la possibilité de continuer les rachats d’actifs si les perspectives de croissance étaient mauvaises», a-t-il souligné.

«C’est le premier pas vers une potentielle politique de sortie puisque nous pouvons nous attendre à ce que progressivement la BCE annonce la diminution de son rythme d’achats de dettes», a précisé M. Forest.

Mais «au fur et à mesure de la conférence de presse tenue par le président de l’institution, Mario Draghi, nous sommes revenus à la case départ et même davantage puisque l’euro perd maintenant du terrain face au dollar», a-t-il analysé.

La BCE était, selon le spécialiste, attendue sur deux aspects: la révision de ses prévisions économiques et l’évolution concernant ses rachats d’actifs.

L’institution de Francfort escompte désormais une inflation de 1,4% en 2019, contre 1,5% selon ses dernières prévisions datant de décembre, mais table sur une croissance de 2,4% en 2018, contre 2,3% jusqu’ici, a indiqué Mario Draghi.

«Les perspectives d’inflation restent donc largement sous les 2% d’ici 2019 et 2020», a poursuivi M. Forest, jugeant que ces nouvelles projections économiques «continuent d’illustrer le fait que la zone euro a un niveau d’inflation faible qui justifie une politique monétaire accommodante» et n’ont pas constitué de surprise pour le marché.

Dans ce contexte, «alors que nous avons connu des taux ayant pas mal monté (ces derniers temps), nous avons du mal à voir pour l’instant se matérialiser une très forte remontée des taux» à court terme, a-t-il estimé.

A 18h00 (17h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a fini en petite baisse à 0,628% contre 0,655% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a également terminé en recul, à 0,864% contre 0,899%.

Les mouvements ont été plus prononcés pour les pays du sud de l’Europe, le taux d’emprunt à dix ans de l’Espagne poursuivant son mouvement de détente de la veille, à 1,408% contre 1,450% tandis que celui de l’Italie est monté à 1,985% contre 1,955%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique s’est aussi détendu, à 1,474% contre 1,494%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis reculait légèrement, à 2,851% contre 2,883% mercredi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,118% contre 3,150%. Celui à deux ans s’établissait à 2,241% contre 2,252%.

 

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