Bonds Europe: nouvelle détente sur le taux allemand à 10 ans

AWP

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Le Bund a fini en baisse, à -0,69% contre -0,64% mercredi.

Les taux d’emprunt de l’Allemagne et celui des Etats-Unis ont continué à se replier jeudi, tandis que ceux des pays du sud de l’Europe sont remontés dans un contexte de peur attribuée à l’épidémie de coronavirus.

«Après l’enthousiasme des derniers jours du côté des banques centrales et des gouvernements en termes d’effort budgétaire, il y a encore beaucoup de peur dans les marchés», observe Henrietta Pacquement, responsable obligataire chez Wells Fargo AM.

«Le taux allemand à 10 ans s’est légèrement détendu. Il y a eu un peu plus de détente sur la partie américaine, le taux à dix ans étant tombé à nouveau sous 1%. Un gros mouvement», a-t-elle observé, interrogée par l’AFP.

En revanche, les taux de rendement de l’ensemble des dettes des pays périphériques (les moins solides de la zone euro, NDLR) sont remontés, signe de l’aversion ambiante des investisseurs au risque.

Le trio formé par l’Italie, l’Espagne et le Portugal a «moins de flexibilité au niveau budgétaire pour affronter la situation même si l’Europe va montrer son soutien au vu des circonstances exceptionnelles», explique Mme Pacquement. En outre, le coronavirus a gagné la Péninsule ibérique.

Selon la spécialiste, «s’il y a un dérapage budgétaire en Italie, Bruxelles fermera les yeux». Le pays, premier foyer européen, où 148 personnes sont mortes sur 3.858 cas, selon un dernier bilan jeudi, a fermé toutes les écoles et universités à partir de jeudi et jusqu’au 15 mars.

Par ailleurs, la baisse surprise des taux directeurs aux Etats-Unis mardi en raison du coronavirus met la Banque centrale européenne (BCE) sous pression alors qu’elle a déjà déployé d’énormes efforts pour soutenir l’économie ces dernières années.

L’institution de Francfort dispose de marges de manoeuvre très limitées: son principal taux est à zéro, tandis que celui frappant les dépôts confiés par les banques est déjà négatif, à -0,50%, pénalisant depuis des années la rentabilité des établissements financiers.

Cette semaine, les marchés ont à nouveau évolué assez violemment.

Et pour cause: «l’évolution du virus suit son cours. Il y a un souci au niveau des chaînes d’approvisionnement et de la demande. La question, c’est à quel point il y aura un retour à la normale rapide», souligne l’experte.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini en baisse, à -0,69% contre -0,64% mercredi.

Celui de la France a connu une trajectoire similaire, à -0,35% (un plus bas depuis le 4 septembre 2019), contre -0,33%.

Le taux à dix ans de l’Italie a progressé à 1,06% contre 1,01%, celui de l’Espagne a fait de même à 0,21% contre 1,17%. Idem pour le taux portugais à 10 ans qui a fini à 0,28% contre 0,23% mercredi.

Le taux d’intérêt à 10 ans du Royaume-Uni a lui légèrement reflué à 0,33% (un plus bas historique) contre 0,37%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans reculait à 0,92% (un plus bas historique déjà atteint mardi), contre 1,05% la veille. Le taux américain à 30 ans se repliait à 1,56% contre 1,70%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 0,57% contre 0,69%.

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