Bonds Europe: les taux se détendent à nouveau

AWP

2 minutes de lecture

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est légèrement détendu à -0,307%, contre -0,286% vendredi.

Le marché de la dette européen est reparti un peu à la baisse lundi, nombre d’investisseurs y trouvant refuge sous l’effet d’un indicateur allemand mal orienté mais également de risques géopolitiques accrus en raison des tensions opposant les Etats-Unis à l’Iran et à la Chine.

«Un ensemble de facteurs participent à cette pression baissière sur les taux aujourd’hui», a souligné auprès de l’AFP Julien Rolland, gérant obligataire spécialiste des taux souverains chez Aviva Investors France.

«Nous pouvons citer l’indicateur Ifo sur l’économie allemande qui s’est à nouveau dégradé en juin», le moral des entrepreneurs allemands ayant atteint son plus bas niveau depuis novembre 2014, reculant légèrement après avoir fléchi en mai, a-t-il détaillé.

Cet indicateur est «en général assez représentatif de l’évolution de l’économie allemande, ce qui alimente encore les craintes, si ce n’est de récession, du moins de risque baissier sur l’économie allemande, tête de proue de l’Europe», a poursuivi M. Rolland.

Par ailleurs, «nous sommes toujours dans un contexte de politique monétaire de plus en plus accommodante après le revirement amorcé la semaine dernière par la Fed aux Etats-Unis», qui a fait suite aux annonces de la BCE lors de la conférence de Sintra, au Portugal, a indiqué le spécialiste.

La petite détente des taux est aussi alimentée, selon lui, «par des risques politiques et géopolitiques toujours importants», notamment les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, qui se sont encore accentuées.

Sanctions contre l’Iran

Le président américain a résumé lundi d’une formule les exigences des Etats-Unis vis-à-vis de Téhéran: «Pas d’armes nucléaires, pas de soutien au terrorisme!». Il a en outre signé un décret imposant, selon lui, des sanctions «dures» visant le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.

«Nous continuerons à faire monter la pression sur Téhéran», a affirmé M. Trump depuis le Bureau ovale, assurant que les sanctions pourraient rester en place pendant «des années».

Mais l’événement le plus important de la semaine sera «le sommet du G20 à Osaka les 28 et 29 juin» avec pour point d’orgue la rencontre attendue entre les présidents Trump et Xi, après environ deux mois de rupture des négociations entre les deux pays», a relevé M. Rolland.

«Lors du dernier sommet du G20 en décembre, les Etats-Unis et la Chine avaient conclu une trêve commerciale donc pour l’instant, les marchés sont dans l’expectative» et se demandent si une détente des relations commerciales va avoir lieu ou si, à l’inverse, «une prochaine phase de la guerre tarifaire» sera lancée, a-t-il complété.

A quelques jours de cette réunion, les Etats-Unis ont sanctionné cinq firmes technologiques chinoises, dans ce qui constitue un nouvel épisode de la guerre commerciale que se livrent Washington et Pékin.

Concernant le taux italien à dix ans, «un article du Financial Times a indiqué qu’il pourrait y avoir un report de la procédure pour déficit excessif de la Commission européenne, ce qui a soulagé un peu à l’ouverture les obligations italiennes», qui se sont fortement détendues, mais le phénomène s’est ensuite atténué, a remarqué M. Rolland.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est légèrement détendu à -0,307%, contre -0,286% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a lui aussi un peu baissé, à 0,023% contre 0,045%, tout comme celui de l’Espagne, à 0,408% contre 0,433%.

Celui de l’Italie s’est quant à lui stabilisé à 2,154% contre 2,146%.

Le taux du Royaume-Uni s’est pour sa part détendu à 0,816% contre 0,844%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans reculait, à 2,021% contre 2,054% vendredi, comme celui à 30 ans, à 2,552% contre 2,584%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 1,728% contre 1,768%.

A lire aussi...