Bonds Europe: le marché profite du pessimisme sur le Brexit

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Le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne (Bund) s’est détendu, à -0,597% contre -0,577% à la clôture du marché secondaire.

Le marché de la dette a bénéficié mardi du pessimisme sur le Brexit alors que les négociations sur les modalités du divorce entre Londres et les Européens semblaient au bord de la rupture.

La dynamique est «liée à une augmentation du niveau d’aversion au risque, lui-même lié au Brexit», a commenté pour l’AFP Cyril Regnat, stratégiste obligataire de Natixis.

«Depuis l’ouverture, les rendements n’ont cessé de baisser et les propos relatant les discussions entre Boris Johnson et Angela Merkel ont accéléré la tendance du marché», a-t-il ajouté.

La chancelière a averti mardi le Premier ministre britannique qu’un accord sur le Brexit s’annonçait «extrêmement improbable» faute de nouvelles propositions de Londres sur l’Irlande, a indiqué une source à Downing Street.

Sur Twitter, le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a pour sa part accusé Boris Johnson de jouer avec «l’avenir de l’Europe et du Royaume-Uni» en se prêtant à un «stupide jeu de reproches» sur les responsabilités d’un échec des négociations.

Les Européens ont donné jusqu’à la fin de la semaine au gouvernement britannique pour leur présenter un compromis acceptable et arriver à une séparation à l’amiable le 31 octobre, après 46 ans de vie commune.

Un Brexit sans accord entraînerait une explosion du déficit public du Royaume-Uni et propulserait la dette à plus de 90% du PIB pour la première fois depuis les années 1960, prévient mardi le centre de réflexion Institute for Fiscal Studies (IFS).

Par ailleurs, «le marché est dans l’attente des discussions sino-américaines» qui doivent reprendre dès jeudi, près d’un mois après l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane réciproques.

Au cours de cette session obligataire «principalement liée à l’actualité sur le Brexit», à noter que la Grèce a lancé mardi une émission obligataire à 10 ans, la seconde de l’année, à un taux de 1,55%, à travers laquelle elle a «levé 1,5 milliard d’euros sans trop de difficulté», a indiqué M. Regnat.

Cette opération «reflète l’amélioration des conditions de financement et le fait que les émetteurs sont prêts à prendre du risque», souligne-t-il.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne (Bund) s’est détendu, à -0,597% contre -0,577% à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Si le rendement de même maturité de l’Espagne a suivi le même mouvement, à 0,117% contre 0,131%, celui la France a connu l’inverse, à -0,262%, contre -0,277%.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie est resté stable, à 0,840% contre 0,848%.

Celui de la Grèce a très légèrement progressé, à 1,416% contre 1,388%.

Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt à 10 ans a baissé, à 0,413% contre 0,444%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans reculait, à 1,522% contre 1,558%, tout comme celui à 30 ans, à 2,018% contre 2,048%. Le taux à deux ans s’affichait pour sa part à 1,443%, contre 1,462%.

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