Bonds Europe: le marché fait du surplace à des niveaux très bas

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne est resté quasiment inchangé, à -0,327% contre -0,321% jeudi à la clôture.

Le marché européen de la dette a peu bougé vendredi, les taux d’emprunt évoluant toujours à des niveaux extrêmement bas, dans un environnement très prudent qui pousse les investisseurs à favoriser les obligations souveraines.

«Le marché continue à flirter avec les niveaux les plus bas historiquement parlant» sur l’échéance dix ans, au cours d’une «séance molle», hormis une légère tension sur les taux américains, a constaté Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche chez SPDR ETF.

«Les chiffres d’inflation aux Etats-Unis ont été un peu plus haut qu’attendu, ce qui a créé une très légère tension sur les obligations américaines qui s’est répercutée sur les taux d’emprunt des pays jugés les plus solides», a détaillé l’expert.

Ce mouvement a toutefois été temporaire et les taux sont ensuite repartis à la baisse.

L’inflation annuelle aux Etats-Unis a ralenti en mai à 1,5%, s’éloignant de l’objectif de 2% de la Banque centrale (Fed), selon l’indice PCE publié par le département du Commerce.

Quant au chiffre de l’inflation en zone euro, il n’est «pas négatif pour les obligations car il est aussi bas qu’attendu. On reste dans un environnement qui justifie que la Banque centrale européenne reste hyper accommodante», selon M. Lesné.

L’inflation en zone euro était stable en juin par rapport à mai, à 1,2%, un chiffre conforme aux attentes des analystes.

Spécifiquement sur l’Italie, le taux d’emprunt italien à dix ans s’est un peu détendu après «des informations de presse selon lesquelles (le chef de gouvernement italien) Giuseppe Conte demande un report à l’automne de la décision de l’Union Européenne de mettre l’Italie en procédure disciplinaire pour déficit excessif», a expliqué le spécialiste.

Le marché obligataire est soutenu depuis des semaines par les anticipations de croissance en baisse, la faiblesse de l’inflation et le fait que les banques centrales sont prêtes, en cas de besoin, à agir pour soutenir l’économie. Les incertitudes géopolitiques contribuent également à diriger les investisseurs vers les valeurs dites refuge que constituent les obligations.

L’issue de la rencontre entre les présidents américain, Donald Trump, et chinois, Xi Jinping, samedi dans le cadre du sommet du G20 au Japon pourrait toutefois un peu modifier la donne.

«En cas de forme d’accord commercial ou s’ils s’entendent pour reporter la mise en place des taxes à 25% sur 300 milliards de dollars de biens chinois, cela pourrait donner un peu d’espoir que les choses s’améliorent, ce qui serait moins bon pour les marchés obligataires», a observé M. Lesné.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne est resté quasiment inchangé, à -0,327% contre -0,321% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi le même mouvement, à -0,005% contre -0,0017%, tout comme celui de l’Espagne, à 0,395% contre 0,392%.

Le taux à dix ans de l’Italie s’est, pour sa part, légèrement détendu, à 2,102% contre 2,133%.

Le taux du Royaume-Uni de même échéance a peu bougé, finissant à 0,833% contre 0,821% jeudi.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans se stabilisait, à 2,007% contre 2,014% jeudi, comme celui à 30 ans, à 2,527% contre 2,529%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 1,741%, contre 1,745%.

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