Le marché de la dette a connu une légère détente lundi, à l’amorce d’une semaine sous la signe de la Réserve fédérale américaine, dont les marchés attendent une baisse des taux.

«Les investisseurs sont globalement attentistes entre les réunions de la Fed et de la BCE», a observé auprès de l’AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

«Les taux baissent néanmoins un peu, et ce pour deux raisons», a-t-il poursuivi. «La première est un rééquilibrage du marché après une réaction un peu excessive du marché dans la foulée des décisions annoncées jeudi dernier par la Banque centrale européenne».

La Banque centrale européenne a ouvert la voie jeudi à une série de remèdes anti-crise, allant d’une ou plusieurs baisses de ses taux à une possible reprise de ses rachats de dette, en brossant parallèlement un tableau sombre des perspectives économiques en zone euro.

Selon M. Vanraes, «le marché se détend aussi un peu, car il y a toujours un énorme consensus du marché sur une baisse des taux directeurs de 25 points de base (0,25 point de pourcentage, ndlr), avec même une part grandissante d’investisseurs qui envisagent un abaissement plus important».

Les actifs obligataires sont les principaux bénéficiaires des politiques accommodantes, la perspective d’un tel geste offre donc logiquement un soutien au marché.

Le président de la Fed Jerome Powell donnera mercredi une conférence de presse à l’issue d’une réunion de deux jours du Comité monétaire (FOMC).

Il a déjà signalé à plusieurs reprises que les incertitudes commerciales, la morosité économique mondiale et surtout la faiblesse de l’inflation américaine (1,5% en mai) étaient «une combinaison de facteurs renforçant les arguments en faveur d’une politique monétaire plus accommodante».

Seule l’Italie a fait du surplace, après des informations de presse affirmant qu’un proche conseiller du ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, pousse en faveur de nouvelles élections.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,395% contre -0,380% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a également reflué à -0,144% contre -0,127%, à l’instar de celui de l’Espagne à 0,350% contre 0,365%, tandis que celui de l’Italie a fini quasiment inchangé à 1,568% contre 1,561%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni s’est également détendu à 0,652% contre 0,685%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans baissait légèrement à 2,058% contre 2,070% vendredi, tout comme celui à 30 ans, à 2,586% contre 2,592%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,846% contre 1,852%.