Bonds Europe: le marché attend le discours de Powell

AWP

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A 18H00, le Bund est remonté légèrement à -0,649% contre -0,675% mercredi à la clôture. 

Le marché européen de la dette a poursuivi sa dynamique de correction jeudi, avec des taux d’emprunt qui sont remontés avant le discours du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) prévue vendredi.

«Les indices PMI sont sortis un plus forts qu’attendu», «les spéculations sur de potentiels programmes de relance» vont bon train, et par conséquent, «le marché a corrigé un peu», indique à l’AFP Eric Oynoyan, stratégiste obligataire chez BNP Paribas.

La croissance de l’activité privée dans la zone euro a progressé en août, atteignant son niveau le plus haut depuis deux mois mais «à un rythme peu soutenu». Et l’indice PMI manufacturier français a fait mieux qu’escompté.

Mais surtout, les gouverneurs de la Banque centrale européenne ont reconnu que le ralentissement économique pourrait être plus grave qu’attendu et s’interrogent sur la forme que pourrait prendre leur train de mesures de relance, d’après un compte-rendu publié jeudi.

La BCE évoque désormais des «doutes généralisés quant au second semestre» de 2019, en ce qui concerne une reprise de la croissance et de l’inflation.

En Allemagne, la possibilité de recourir à court terme à des mesures de relance commence à être discutée en coulisse. 

Dans le compte-rendu de la précédente réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), celle-ci dit de son côté vouloir conserver «ses options ouvertes» sur l’évolution des taux d’intérêt et ne pas faire penser que ceux-ci sont «sur une voie toute tracée».

Sa prochaine réunion est prévue le 18 septembre mais les investisseurs se montrent nerveux à la veille d’un discours du président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, dont on attend qu’il trace la direction de la politique monétaire d’ici la fin de l’année.

Pour la 3e fois en huit jours, la courbe des taux d’intérêt sur les bons du Trésor américain s’est inversée jeudi, un signe souvent vu comme préfigurant une récession dans les 12 à 18 mois.

Et «depuis six séances, le rendement de l’emprunt allemand à 10 ans ne fait plus de nouveaux plus bas», constate M. Oynoyan.

Autre signal: la première adjudication allemande à 30 ans à taux négatif a tourné au fiasco mercredi, entraînant une légère correction sur les rendements européens.

Dès la semaine prochaine, d’autres émissions de dette souveraine sont prévues en Europe, dont une à échéance 2021 et une autre à maturité 10 ans pour l’Allemagne, ainsi qu’une de 8 à 9 milliards d’euros en Italie, détaille M. Oynoyan.

Sur l’Italie, «le scénario d’élections anticipées devient moins probable et une possible coalition entre le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et le Parti démocrate (PD), serait plus rassurante pour le marché», estime M. Oynoyan.

A 18H00 (16H00 GMT), le rendement allemand à 10 ans («Bund») est remonté légèrement à -0,649% contre -0,675% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. 

Celui de la France a suivi la même tendance, terminant à -0,364% contre -0,401%, tout comme celui de l’Espagne à 0,133% contre 0,090%.

En revanche, le taux d’emprunt italien à 10 ans s’est détendu à 1,301% contre 1,327%.

Le rendement de même maturité du Royaume-Uni a progressé à 0,514% contre 0,475%.

Enfin, aux Etats-Unis, le taux à dix ans montait légèrement à 1,597%, contre 1,589%, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,090% contre 2,072%. Le taux à deux ans évoluait à 1,583%, contre 1,573% mercredi à la clôture.

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