Bonds Europe: la BCE digérée, le marché campe sur ses positions

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a terminé en très légère baisse, à -0,380% contre -0,365% jeudi.

Les taux d’emprunt en zone euro ont globalement fait du surplace vendredi, à l’exception du taux italien qui s’est tendu après un mauvais indicateur, dans un marché digérant avec un certain scepticisme les annonces de la BCE la veille.

La Banque centrale européenne a ouvert la voie jeudi à une série de remèdes anti-crise, allant d’une ou plusieurs baisses de ses taux à une possible reprise de ses rachats de dette, en brossant un sombre tableau des perspectives économiques en zone euro.

Dans le sillage de ces annonces, les taux d’emprunt européens ont connu «une grosse détente puis une légère tension», a rappelé auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche de SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors). 

«Nous nous attendions à davantage de clarté sur le paquet de mesures» que s’apprête à prendre la BCE, «ce qui avait justifié le mouvement d’achat sur les obligations souveraines en euro» ces derniers temps, et finalement «cela va être un peu moins ferme que ce à quoi l’on pouvait s’attendre», selon lui.

Par ailleurs, «Mario Draghi était quand même très pessimiste par rapport à la croissance économique, et les chiffres du jour ne rassurent pas forcément» sur ce point, a-t-il ajouté.

Le marché craint en effet qu’il y ait «une formation de croissance lente voire très faible et que peut-être les actions des Banques centrales ne seront pas suffisantes», a-t-il estimé.

La croissance de l’économie américaine au deuxième trimestre a marqué le pas par rapport au début de l’année mais a affiché un rythme relativement soutenu (+2,1%), meilleur que prévu (+1,8%), selon la première estimation du gouvernement publiée vendredi.

Aux États-Unis, le PIB est «un petit mieux que ce qui était attendu par le consensus Bloomberg mais en même temps ce n’est pas très fort, donc on voit que l’impact des tensions commerciales est quand même là», a souligné M. Lesné.

Concernant l’Italie, dont le taux a grimpé vendredi, «le marché a plutôt réagi sur les moins bons chiffres en termes de sentiment manufacturier, ce qui fait que l’écart (ou «spread») entre le taux italien et allemand à dix ans se creuse un petit peu», a relevé M. Lesné.

L’indice de confiance des entreprises a augmenté au mois de juillet en Italie, de 99,3 à 101,2, mais il a légèrement fléchi dans le secteur manufacturier (de 100,7 à 100,1).

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a terminé en très légère baisse, à -0,380% contre -0,365% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le taux à dix ans de la France a suivi le même chemin à -0,127% contre -0,114%, à l’instar de celui de l’Espagne à 0,365% contre 0,348% tandis que le taux à dix ans de l’Italie s’est tendu plus nettement à 1,561% contre 1,513%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni s’est détendu de son côté à 0,685% contre 0,707%. 

Aux États-Unis, le taux à dix ans se stabilisait à 2,072% contre 2,081% jeudi, tout comme celui à 30 ans, à 2,595% contre 2,608%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,870% contre 1,864%.

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