Bonds Europe: détente continue du taux italien

AWP

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Suite à la révision à la baisse du déficit italien, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie a nettement reculé à 1,839% contre 1,963% lundi.

Les taux d’emprunt européens se sont stabilisés mardi, seul le rendement italien à dix ans connaissant de nouveau une forte détente dans le sillage de l’annonce d’une prévision de déficit 2019 en dessous de la limite des 3% du PIB fixée par Bruxelles.

«Les obligations italiennes offrent la plus belle performance du marché souverain parce que l’Italie a revu un peu ses objectifs de déficit» et devrait être «écartée de la procédure pour déficit excessif», a observé auprès de l’AFP Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire chez Candriam.

Le gouvernement italien a calmé le jeu avec Bruxelles en annonçant mardi que le déficit public du pays ne dépasserait finalement pas 2,04% du PIB en 2019, un objectif qui a beaucoup varié mais devrait lui permettre, s’il est respecté, d’échapper à des sanctions.

La Commission européenne, qui estimait qu’avec les mesures annoncées par le gouvernement italien, le déficit du pays atteindrait en réalité 2,5%, contre 2,4% annoncés en mars, avait ouvert début juin la voie à des sanctions financières contre l’Italie, en estimant qu’une procédure disciplinaire était «justifiée» à cause de sa dette colossale.

Une telle procédure disciplinaire n’est cependant effective qu’après l’approbation des autres Etats membres et il est probable que Bruxelles y renonce désormais.

«Le stress sur le gouvernement italien se calme et l’Europe relâche un peu la pression sur l’Italie dans l’attente d’une action de la Banque centrale européenne (BCE) dans les prochains mois», a complété M. Forest.

Aussi «toutes les étoiles sont-elles alignées pour une performance tactique des obligations italiennes même si à long terme, il reste des incertitudes», a-t-il estimé.

«Un investisseur qui cherche un peu de rendement se tourne mécaniquement vers ce type d’obligations», a développé le spécialiste.

Mercato européen

Selon ce dernier, il y a deux horizons actuellement sur lesquels s’interrogent les investisseurs: «que vont faire les Banques centrales et vont-elles accomplir ce qu’elles ont promis» lors des réunions de cet été?

«Le mercato européen et le remplacement de Mario Draghi» à la tête de la BCE (Banque centrale européenne) constitue le second point d’attention du marché à court terme, a-t-il ajouté.

Une ébauche de solution semblait se dessiner mardi sur les nominations au sommet de Bruxelles, après des heures de blocage, avec une nouvelle proposition qui verrait une ministre allemande de droite, Ursula von der Leyen, prendre la tête de la Commission européenne.

Selon une source européenne, qui précise qu’il ne s’agit encore que d’une option, cette solution permettrait d’ouvrir la voie à une Française, Christine Lagarde, pour prendre la tête de la BCE.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie a nettement reculé à 1,839% contre 1,963% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de l’Espagne s’est également détendu, quoique plus modestement, à 0,293% contre 0,331%.

Celui de l’Allemagne a fini pour sa part quasiment inchangé, à -0,367% contre -0,360%, après avoir atteint un nouveau plus bas à -0,371%, tout comme celui de la France, à -0,056%, qui est tombé jusqu’à -0,062%, contre -0,053%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni a fortement reflué à 0,722% contre 0,811%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans baissait un peu à 1,986% contre 2,024% lundi, comme celui à 30 ans, à 2,514% contre 2,548%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 1,765%, contre 1,787%.

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