Bonds Europe: calme digestion de la réunion de la BCE

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est stabilisé à 0,069% contre 0,067% jeudi.

Le marché de la dette s’est stabilisé vendredi, au lendemain d’une nette détente dans la foulée d’une réunion de la BCE qui a suscité nombre d’inquiétudes sur la croissance européenne.

«Depuis deux mois, tous les actifs considérés comme plus risqués avaient connu une grosse ascension» et «la dynamique vient un peu de changer» au profit d’une «légère aversion pour le risque», a observé auprès de l’AFP Eric Oynoyan, un stratégiste obligataire de BNP Paribas.

N’attendant plus que 1,1% de croissance en 2019 pour l’ensemble de la zone et 1,6% en 2020, contre 1,7% précédemment pour les deux années, la Banque centrale européenne a repoussé jeudi le moment de relever ses taux d’intérêt, promettant de les maintenir à leur plus bas historique au moins «jusqu’à la fin» de cette année, alors qu’elle se fixait auparavant «l’été 2019» pour horizon.

Elle a également annoncé le lancement d’une nouvelle vague de prêts géants et bon marché (TLTROs) aux banques, entre septembre prochain et mars 2021, avec, à chaque fois, une échéance de deux ans. 

Selon lui, «les investisseurs ont en particulier été surpris par la structure des nouveaux TLTROs, qui est nettement moins avantageuse» que les précédentes moutures.

En outre, passée cette réunion, «les marchés ne vont plus avoir grand-chose à se mettre sous la dent» en matière monétaire dans les mois qui viennent, a-t-il ajouté.

Le marché digère donc toutes les informations données par la BCE, ce qui conduit à une stabilisation de la plupart des taux d’emprunt européens, à l’exception d’une remontée de ceux de l’Italie, qui avaient aussi connu la détente la plus franche jeudi dans la foulée de la conférence de presse de M. Draghi.

Emploi américain

La principale statistique du jour, à savoir le rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis, a eu un impact relatif.

Les créations d’emplois aux Etats-Unis se sont effondrées en février mais cela n’a pas empêché le taux de chômage de reculer légèrement.

«Ces chiffres restent corrects mais ils ne sont pas non plus de nature à soutenir» l’appétit pour les actifs risqués, a noté M. Oynoyan.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est stabilisé à 0,069% contre 0,067% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. 

Celui de la France a également peu varié, finissant à 0,407% contre 0,422%, tout comme celui de l’Espagne, à 1,051% contre 1,044%.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie s’est quant à lui légèrement apprécié à 2,504% contre 2,469%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a terminé quasiment inchangé, à 1,189% contre 1,172%.

Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans se stabilisait à 2,634% contre 2,639% jeudi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,025% contre 3,026%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,459% contre 2,473%.

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