La facture des idées reçues

Prix Turgot 2017

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 Fabrice Houzé, Editions Odile Jacob.

Fabrice Houzé délivre son premier ouvrage. Il est ingénieur passionné de finance et d’économie. Il exerce comme trader dans une grande banque française.

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Jean-Louis Chambon

On sait que nos concitoyens apparaissent en première ligne; dans le palmarès de l’inculture économique: Un enseignement inadapté, un rien de dogmatisme, la haine des riches et de l‘argent y sont pour beaucoup. Mais les «idées reçues» ont aussi leur place dans ce handicap national, d’autant plus qu’elles ont un cout… C’est tout le mérite de l’auteur de démontrer chiffres à l’ appui, combien «nos œillères idéologiques» nous égarent et augmentent la facture de nos dérives. Il le fait avec une clarté, une culture et ce qu’il faut d’humour (pour être mieux compris), qui peuvent surprendre mais qui, indubitablement, révèle un «nouveau talent» les voies du changement (le monde, nos vies, la France, la finance...) sont au cœur de cette stimulante parution: avec constance et une rigueur toute scientifique, il décortique les chiffres et oblige ses lecteurs à porter un regard neuf sur la face cachée de la réalité économique, sociale et financière tout en avançant des propositions dérangeantes souvent, pédagogiques toujours, et frappées du bon sens.

Exemples: Le smicard français «l’extrême pauvre des altermondialistes», fait pourtant partie des 7% les plus riches de la planète, le sophisme de la protection des brevets qui figent la concurrence, les confusions de court terme et l’inversion des priorités dans la lutte contre le réchauffement climatique, ou bien encore, le rôle néfaste de la sur-règlementation bancaire qui favorise l’envolée la dette des Etats et la rente pour les épargnants plutôt que la prise de risques... et c’est accepter d’avoir tort, s’incliner devant les faits, examiner patiemment les chiffres avant de se forger une opinion, s’y tenir en dépit de l’émotion collective, écouter et apprendre de ses contradicteurs…. Telle est la grande leçon que pourront partager au fil des pages ses lecteurs de toutes conditions une leçon d’avenir, tirée de son expérience de trader (dont il valorise de facto l’image) «ou s’accrocher à une erreur est intenable professionnellement»… contrairement à ce que l’on peut connaitre de «l’autre monde» et singulièrement de celui des politiques.

Jean-Jacques Pluchart

L’auteur énumère les thèses à contre-courant des principales idées reçues dans les domaines les plus variés. Il s’efforce d’estimer le coût de leur ignorance par les décideurs politiques. Il est ainsi conduit à plaider successivement pour la suppression des brevets d’invention, l’alimentation végétarienne, le comblement de la fracture digitale, le travail des enfants dans les pays en développement, le revenu de base dans les pays développés, la réévaluation de la vie humaine, la dépénalisation des drogues, un meilleur emploi des impôts, une généralisation des chèques-éducation, une suppression de la création monétaire par le crédit bancaire, un encadrement de la dette publique…

L’auteur présente les contre-propositions formulées par des opposants politiques ou des économistes non alignés. Aux problèmes complexes actuels, il propose des solutions simples, dont l’applicabilité reste toutefois à démontrer. L’ouvrage est une vaste revue de littérature «contrarienne». Chaque chapitre est introduit par une formule célèbre, étayé par de solides références et clôturé par des propositions concrètes en faveur de plus d’efficience des systèmes et d’équité des pratiques sociales.