Rapprochement à taille humaine

Nicolette de Joncaire

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Coges Corraterie Gestion, filiale du Groupe Sturdza, reprend Lagane Family Office. Entretien avec Michaela Zanello Sturdza.

 

Afin de mieux répondre aux demandes de ses clients, en 2013, le groupe Sturdza reprenait Coges Corraterie Gestion. La société annonce aujourd’hui la reprise du family office de Jean-Pierre Lagane. La compatibilité des valeurs – clientèle francophone, client au centre du métier – est à l’origine de cette consolidation des savoir-faire. Point de situation avec Michaela Zanello Sturdza, administratrice déléguée de la nouvelle structure Coges Corraterie Gestion Wealth Management & Family Office.

Avez-vous étudié d’autres dossiers? Pourquoi jeter votre dévolu sur Lagane?

Depuis deux ans, nous avons étudié d’autres dossiers. Pas uniquement en Suisse mais aussi en Europe. Nous avons rencontré un certain nombre de gérants très différents, dans l’esprit d’un partenariat. C’est avec Jean-Pierre Lagane que nous avons trouvé la meilleure adéquation. Jean-Pierre est un homme extraordinaire qui a lancé son family office il y a une dizaine d’années. Il a une immense expérience tant de la gestion que des services pourvus par un family office. Dans notre cas comme dans celui de Lagane, la clientèle est francophone, concentrée géographiquement, et le principe directeur est «client first». En outre, les processus de Lagane sont très efficients. Beaucoup de dynamisme et d’ambitions, des valeurs communes, tout a contribué à mettre nos deux sociétés en concordance parfaite. Pour nous, c’est une évidence.

Cette intégration est la première depuis l’achat
de Coges Corraterie Gestion par le Groupe Sturdza.
Est-ce pour Jean-Pierre Lagane une manière d’assurer la pérennité de son projet?

Il n’est pas aisé de passer du statut de décideur unique à une direction collégiale mais, à 63 ans, il a certainement voulu garantir la continuité de son entreprise. L’ego des gérants est parfois difficile à gérer. Ce n’est pas du tout son cas. Tout s’est passé de façon très fluide et amicale. Je pense que Jean-Pierre a aussi cherché à donner une autre dimension à ses activités.

Chercherez-vous d’autres opportunités?

Cette intégration est la première depuis l’achat de Coges Corraterie Gestion par le Groupe Sturdza. Nous ne cherchons pas activement. Il faut qu’une opportunité se présente et que le rapprochement fasse sens. Nous ne voulons en aucun cas grossir en termes de taille et restons convaincus qu’en restant petit, nous resterons aussi souples et offrirons un service de meilleure qualité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Coges Corraterie Gestion est séparé du reste du groupe familial.

La nouvelle direction est collégiale. Comment a été opéré le découpage?

De manière tout à fait naturelle en respectant le savoir-faire dans chaque ligne de métier. Jean-Pierre Lagane au family office et Stéphane Gibert, qui est le gérant le plus ancien de Coges Corraterie Gestion, à la gestion de fortune. Je m’occuperai, pour ma part, des synergies avec le groupe.

Quelles seront ces synergies?

Coges Corraterie Gestion Wealth Management & Family Office bénéficiera d’une banque dépositaire, d’une compliance complète, de l’expertise des autres entités - dont celle des gérants de fonds d’E.I. Sturdza qui, rappelons-le, restent indépendants ce qui assure aux clients une architecture ouverte.

Notre objectif se situe entre
un milliard et un milliard et demi de francs.
Quelle masse sous gestion visez-vous? Avec combien de collaborateurs?

Notre objectif se situe entre un milliard et un milliard et demi de francs. L’entité fusionnée comptera une quinzaine de collaborateurs.

Des projets de développement?

Avec les montants atteints, nous nous placerons dans les 10% les plus importants de la place et, comme je l’ai dit, nous ne cherchons pas particulièrement à grossir. Il est toutefois possible que nous envisagions l’ouverture d’une filiale en Suisse alémanique par exemple.

La consolidation des gérants de fortune est-elle indispensable?

Indispensable? Je n’en suis pas sure. Le marché est plus compétitif, plus régulé ce qui peut contraindre les plus petits acteurs à rejoindre une plateforme. La transmission générationnelle amènera aussi des rapprochements. Ceci dit, à mon avis, un gérant qui réunit les bonnes compétences peut parfaitement durer.

La baisse des marges peut aussi y contribuer.

Il est effectivement plus difficile de réussir avec une masse inférieure à 500 millions. Les coûts fixes sont difficilement compressibles.

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