Dialogue entre l’homme et la machine

Nicolette de Joncaire

2 minutes de lecture

«La gestion de conviction est un peu dépassée mais nous ne croyons pas non plus au robot investisseur» déclare Xavier Laborde de SILEX.

La gestion de fortune doit relever de nouveaux défis, ceux de la réglementation, de marchés financiers compliqués et de la technologie. Par ailleurs, les banques se désengagent progressivement du service de solutions sur-mesure indispensable à cette industrie. SILEX fait partie des nouveaux acteurs indépendants qui émergent pour accompagner les wealth managers dans leur mutation. Entretien avec Xavier Laborde, cofondateur de SILEX.

Pourquoi SILEX?

Dès le départ, SILEX s’est donné pour ambition de moderniser le monde du wealth management par le biais de l’innovation technologique. Pour cela, il fallait réunir des compétences issues de l’asset management, de la banque d’investissement et de la tech pour répondre aux différents défis de nos partenaires. 

«Notre pôle SILEX Technologies construit des outils
technologiques qui se révèlent dans la main de l’homme.»
Comment est organisée votre activité?

Le groupe se construit autour des besoins de la gestion de fortune. Il est structuré en trois pôles : un laboratoire de R&D, incubé à l’origine à l’Ecole Polytechnique en France, qui construit les outils technologiques, la société de gestion qui développe une gamme de stratégies pensées pour la clientèle privée, et enfin un pôle de solutions dédiées. Nous sommes présents aussi bien à Paris qu’à Genève et bientôt à Zurich. 

Quelle est la spécificité de votre approche?

Nous sommes partisans de l’approche quantamentale. La gestion de conviction traditionnelle est un peu dépassée par les nouvelles technologies, mais nous ne croyons pas non plus au robot investisseur. Le quantamental, c’est un dialogue constant entre l’homme et la machine. Notre pôle SILEX Technologies réunit des data scientists, des ingénieurs et des développeurs web. Il construit des outils technologiques qui se révèlent dans la main de l’homme. Ces outils sont réunis sur une plateforme digitale du nom de SPARK et incluent l’aide à la décision de gestion, le pilotage du risque, le suivi des produits structurés et l’analyse de performance.

«Alors que nous sommes déjà présents à Genève et Lugano,
nous prévoyons l’ouverture du bureau de Zurich début avril.»
Votre clientèle est notamment composée de gérant de fortune indépendants. A quel besoin répondez-vous?

Notamment des gérants indépendants mais pas seulement. Nous aimons travailler en partenariat, avec des gérants que nous connaissons souvent depuis des années. Ils sont convaincus par notre approche et veulent parfois s’approprier SPARK, mais nous ne sommes pas un fournisseur de logiciel. Donc nous donnons accès à notre plateforme dans le cadre de partenariats plus larges, qui incluent des solutions de gestion. Nous avons en particulier conclu deux partenariats stratégiques avec des acteurs historiques de la gestion de fortune à Genève et avec lesquels nous travaillons à intégrer nos technologies au plus près de leur gestion.

Vous gérez en outre des fonds. De quels types et sur quels actifs?

Notre métier central reste l’asset management. Notre société de gestion SILEX Investment Managers propose des stratégies traversées par deux fils rouges: la gestion quantamentale et une attention particulière au risque.  Notre gamme comprend quatre expertises : gestion actions, gestion obligataire, gestion market neutral et allocation. Au sein du pôle Solutions, nous proposons du conseil sur-mesure et des produits dédiés : mandats, Actively Managed Certificates (AMC), produits structurés et indices propriétaires.

Prochaines étapes?

Elles sont nombreuses, surtout en Suisse. Alors que nous sommes déjà présents à Genève et Lugano, nous prévoyons l’ouverture du bureau de Zurich début avril, qui aura rapidement vocation à devenir un pilier d’activité important, notamment au niveau de la gestion. Nous cherchons aussi à renforcer nos liens avec les centres d’innovation en finance et en tech, notamment l’EPFL et l’EPFZ.

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