UBS: performance 2018 revue à la baisse

AWP

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La constitution de nouvelles provisions à hauteur de 382 millions pour «litiges, adaptations réglementaires et facteurs similaires» a pesé sur les résultats opérationnel et net.

Condamnée en France fin février, UBS a dû revoir sa copie pour l’année 2018. Le numéro un bancaire helvétique a constitué de nouvelles provisions suite à ses déboires judiciaires, avec un impact sur les bénéfices. Le groupe zurichois, convaincu d’obtenir in fine gain de cause devant les tribunaux, a versé un salaire stable à son patron Sergio Ermotti.

Le bénéfice net 2018 a été corrigé à la baisse de près de 400 millions par rapport au résultat initialement annoncé en janvier à 4,52 milliards de dollars (quasiment autant en francs), selon les indications fournies vendredi dans le rapport annuel. Le dividende, de 70 centimes par action, demeure inchangé.

UBS pourrait toutefois «ajuster» son programme de rachat d’actions de 1 milliard de dollars, craint Javier Lodeiro, analyste auprès de la Banque cantonale de Zurich.

La constitution de nouvelles provisions à hauteur de 382 millions pour «litiges, adaptations réglementaires et facteurs similaires» a pesé sur les résultats opérationnel et net, indique l’établissement aux trois clés. En tout, la banque a mis au chaud 450 millions d’euros (511 millions de francs) en prévision de la procédure en France.

Le niveau de fonds propres durs (CET1) fin décembre a dans la foulée été ramené à 12,9%, contre 13,1%.

Plusieurs années avant l’épilogue

Les investisseurs ont modérément goûté à ces changements. A la clôture de la Bourse suisse, le titre UBS a affiché une baisse de 1,1% à 12,23 francs, dans un SMI quasiment stable (+0,01%).

Le 20 février, UBS a été condamnée pour «démarchage bancaire illégal» et «blanchiment aggravé de fraude fiscale» sur la période 2004-2012. La grande banque a écopé d’une facture cumulée de 4,5 milliards d’euros, constituée d’une amende de 3,7 milliards ainsi que de dommages et intérêts à l’égard de l’Etat français de 800 millions.

Dans le rapport annuel, Sergio Ermotti et le président Axel Weber rassurent les actionnaires à ce propos. «Sur la base de la loi et des faits, nous sommes persuadés (que la justice) devrait revenir sur son verdict», lit-on.

L’affaire française, comme l’appelle l’analyste de Vontobel Andreas Venditti, durera au moins encore quatre ans, affirme-t-il. Les différentes possibilités d’appel dans l’Hexagone vont prolonger la procédure de deux ans. Un éventuel recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme prendra deux à trois ans supplémentaires.

Le montant total des provisions pour litiges atteint désormais 2,83 milliards de dollars. La grande banque devra composer avec ces affaires quelque temps encore. Les autorités fiscales des plusieurs pays ont ouvert des enquêtes sur les activités de gestion de fortune transfrontalière d’UBS, formulé des demandes ou interrogé des employés dans leur juridiction respective, précise le rapport.

Sergio Ermotti dépasse les attentes

Ces différentes enquêtes trouvent leur origine dans plusieurs CD contenant des données fiscales datant de la période 2006-2008 que les autorités allemandes ont acheté puis, selon UBS, transmis à d’autres pays.

Les démêlés avec la justice ou le fisc n’ont pas eu d’incidence sur le salaire du directeur général Sergio Ermotti. Ce dernier a dépassé les attentes du conseil d’administration l’année dernière, assure le président Axel Weber dans le rapport.

Le patron d’UBS a perçu l’année dernière une rémunération stable de 14,1 millions de francs, contre 14,2 millions au titre de l’exercice précédent.

Le salaire de M. Ermotti comprend toujours une part fixe de 2,5 millions de francs, à laquelle il faut ajouter différentes rémunérations récurrentes de 0,3 million. La part variable a atteint 11,3 millions, à comparer aux 11,4 millions de 2017.

La rémunération de l’ensemble de la direction d’UBS a atteint 100,8 millions de francs. L’année précédente, le montant était de 99,9 millions.

Concernant le conseil d’administration, Axel Weber a touché une indemnisation de 6,0 millions de francs, stable sur un an. Les jetons de présence perçus pour 2018 par tous les administrateurs se sont élevés à 13,5 millions, une somme en progression de 0,4 million.

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