UBS: bénéfice multiplié par cinq en 2018

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L'établissement a dégagé un bénéfice net de 4,90 milliards de dollars. Pour la première fois de son histoire, le groupe zurichois publie ses états financiers en dollars.

© Keystone

La belle mécanique mise en place par UBS en 2018 s’est grippée au dernier trimestre. Chahuté par des marchés financiers capricieux, le numéro un bancaire helvétique a subi un retour de balancier dans son coeur de métier, la gestion de fortune. Un dividende relevé et le rachat de 1 milliard de dollars d’actions ne sont pas parvenus à calmer l’ire des investisseurs.

Le bénéfice net annuel affiche une progression assez flatteuse. Par rapport à 2017, le résultat a été multiplié par cinq à 4,90 milliards de dollars, selon les indications fournies mardi par la grande banque. UBS présentait pour la première fois des chiffres libellés en billets verts.

Pour réaliser cette performance, la banque aux trois clés a pu se reposer sur trois premiers bons trimestres. Lors du dernier partiel, le groupe a été confronté à des difficultés «historiques» sur les marchés financiers, a expliqué le directeur général Sergio Ermotti, cité dans le communiqué.

Tous les principaux résultats enregistrés entre octobre et décembre ont ainsi manqué les prévisions du consensus AWP, ce qui a fait plonger le titre. A la clôture de la Bourse suisse, l’action UBS a cédé 3,17% à 13,00 francs, dans un SMI en recul de 0,50%.

Au seul quatrième trimestre, le bénéfice net s’est établi à 696 millions de dollars, contre une perte 2,42 milliards douze mois auparavant. Le produit d’exploitation s’est étiolé de 3,3% sur un an à 6,97 milliards de dollars, tandis que les charges ont été allégées de 4,0% à 6,11 milliards. A la fin de l’année, le groupe employait 66’888 équivalents plein temps.

Banque d’affaires à la peine

L’incertitude prévalant sur les marchés a frappé de plein fouet la banque d’affaires (Investment Bank, IB) d’UBS au quatrième trimestre. Cette division, importante malgré la réduction de sa taille suite à la crise financière de 2008, avait montré une évolution réjouissante de janvier à septembre, laissant croire à un rétablissement définitif.

Sur les trois derniers mois de l’année toutefois, IB a accusé une perte de 46 millions de dollars, alors que douze mois auparavant le résultat était similaire, mais du côté des bénéfices. Tous les analystes suivant UBS se sont inquiétés de ce renversement de situation.

La déception est également de mise pour Global Wealth Management (GWM), issue de la fusion en février des deux anciennes divisions de gestion de fortune du groupe. En termes de bénéfice avant impôts, la plus grande unité du groupe a réussi à maintenir la stabilité (793 millions de dollars) en rythme annuel.

La collecte d’argent, en revanche, s’est avérée négative. La grande banque a dû composer avec des sorties nettes d’argent de 7,9 milliards de dollars, causées par une baisse de l’activité sur les marchés de croissance Amériques et Asie/Pacifique. Sur l’ensemble de l’année, les afflux se sont élevés à 25 milliards, a relativisé M. Ermotti en conférence téléphonique.

Rentabilité sous surveillance

A fin décembre, la masse sous gestion accusait un repli de 7% sur trois mois à 3101 milliards de dollars.

Le conseil d’administration propose le versement d’un dividende de 0,70 franc par titre, augmenté de 5 centimes. A cela s’ajoute un programme de rachat d’actions prévu d’un montant total de 1 milliard de dollars en 2019, en plus des titres déjà rachetés l’année dernière (750 millions de francs).

Les soucis rencontrés lors du dernier partiel devraient se poursuivre en début d’année. La direction d’UBS affirme que la mauvaise humeur prévalant sur les marchés financiers pèsera encore sur l’activité clientèle au premier trimestre. La grande banque n’exclut pas de nouvelles mesures afin de compenser cet effet négatif, mais maintient ses objectifs de rentabilité.

«Nous avons rencontré une certaine normalisation sur les marchés au début de 2019 et nous continuons de rechercher un équilibre entre efficacité et investissements de croissance», a expliqué Sergio Ermotti.

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