L’assureur Swiss Life a bouclé les neuf premiers mois de 2018 sur une hausse des revenus dans ses principaux marchés. Le numéro un de la prévoyance professionnelle en Suisse, qui va dévoiler fin novembre son nouveau plan de route, s’estime en bonne voie pour réaliser, voire surpasser, les objectifs qu’il s’était fixés pour la période 2016-18.

A l’échelle du groupe, les recettes de primes se sont étoffées de 6% pour atteindre 14,67 milliards de francs, alors que les revenus issus de frais et commissions ont bondi de 12% sur un an à 1,16 milliard, a indiqué Swiss Life dans un communiqué.

En Suisse, marché de référence du groupe, les recettes de primes ont progressé de 3% à 7,81 milliards - soit près de 1 milliard de plus qu’attendu par le marché - et celles des frais et commission de 7% à 182 millions.

En France, le revenu des primes a crû de 17% à 4,33 milliards de francs, une croissance à mettre au crédit essentiellement des activités d’assurance vie. Les frais et commissions ont généré 240 millions (+11%).

Les recettes de primes ont également progressé en Allemagne (+8%) à 986 millions de francs, alors que celles issues de frais et commissions ont bondi de 22% à 332 millions.

La division International est la seule où le revenu des primes a baissé (-4%) à 1,55 milliard de francs.

Dans l’ensemble, le volume d’affaires de Swiss Life dépasse les projections des analystes du consensus AWP, même si les performances en France et en Allemagne sont restées inférieures aux pronostics les plus conservateurs.

Dans la gestion d’actifs, les affaires ont été prospères. A fin septembre, Swiss Life Asset Managers comptait des actifs sous gestion de 66,31 milliards de francs, contre 61,41 milliards fin décembre 2017. Les recettes des frais et commissions dans cette activité se montent à 468 millions, soit 3% de mieux qu’un an plus tôt.

Depuis le début de l’année, l’afflux net de capitaux a été de 5,21 milliards, soit près d’un tiers de moins que sur la même période un an plus tôt, indique .

Au 30 septembre, l’assureur table sur un ratio SST (Swiss Solvency Test) supérieur à 175% «sur la base du modèle interne approuvé sous réserve».

La direction n’a pas formulé de prévisions pour le dernier trimestre de l’exercice. En téléconférence, le directeur financier (CFO) Thomas Buess a réitéré sa confiance de voir le groupe atteindre, voire surpasser, ses objectifs annuels.

C’est le cas notamment pour les réductions de coûts, dont le but fixé à 100 millions de francs pour la fin de l’exercice en cours a déjà été atteint fin septembre. De nouveaux objectifs stratégiques seront dévoilés le 29 novembre dans le cadre d’une journée des investisseurs.

Revenant sur la marche des affaires, M. Buess a signalé une importante demande des entreprises dans le domaine de la prévoyance professionnelle (LPP), tant dans les assurances complètes que dans d’autres offres.

Cela devrait se traduire par un volume en hausse dans les affaires nouvelles et une croissance en termes de primes l’année prochaine, selon le CFO.

Interrogé sur le litige fiscal aux Etats-Unis dans le cadre des activités de gestion de compte/dépôt séparée («insurance wrappers») pour les clients fortunés, le responsable a une nouvelle fois botté en touche, se contentant d’indiquer que les discussions avec le département américain de la Justice (DoJ) se poursuivent.

Dans une note, UBS anticipe une accélération de la croissance des frais et commissions au troisième au dernier trimestre de l’année, à la faveur des commissions de transactions immobilières, qui pourrait compenser le ralentissement observé au troisième trimestre.

Baader Helvea table pour sa part sur un flot de bonnes nouvelles lors de la journée des investisseurs, avec à la clé un relèvement des objectifs et de la rémunération des actionnaires, ainsi qu’un programme de rachat d’actions.

Evoquant l’évolution inférieure aux attentes de la masse sous gestion, la banque Vontobel souligne que celle-ci comprend des reflux à hauteur de 1,4 milliard de francs du marché monétaire, peu rentable.

Le marché a plutôt bien accueilli le partiel de l’assureur. A la clôture de la Bourse suisse, la nominative Swiss Life s’est figée en hausse de 0,9% à 90,40 francs, surperformant l’indice SMI des valeurs vedettes (+0,65%).