Credit Suisse double son bénéfice au deuxième trimestre

AWP

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Le banque de Tidjane Thiam a allégé ses charges de 2%. Le bénéfice avant impôts s’est établi à 1,05 milliard, ce qui représente un bond de 81%.

Le redressement de Credit Suisse se poursuit. La banque a plus que doublé son bénéfice net au deuxième trimestre et dépassé les attentes dans la grande majorité des indicateurs clé. L’argent frais a bien afflué, et la banque universelle suisse a performé. Mais le groupe prévient que le second semestre est entouré d’incertitudes dus à la conjoncture internationale.

En douze mois, le résultat net est passé de 303 à 647 millions de francs, pour un produit d’exploitation qui s’est étoffé de 7% à 5,6 milliards. Le numéro deux bancaire helvétique, en pleine restructuration, a par ailleurs allégé ses charges de 2% à 4,47 milliards. Il se voit conforté dans son objectif de réduire sa base de coûts sous 17 milliards d’ici la fin de l’année.

«Il s’agit de notre septième trimestre consécutif de croissance du bénéfice, une très bonne performance», s’est réjoui mardi le directeur général Tidjane Thiam, cité dans le communiqué.

Aussi bien le bénéfice net que le chiffre d’affaires et les charges d’exploitation ont dépassé les prévisions. Conséquemment, en fin de matinée, la nominative du groupe gagnait 1,5% à 16,02 francs, dans un marché SMI en gain de 0,2%.

Dans le détail, les provisions pour pertes de crédit ont fondu de 11% à 73 millions de francs. La liquidation des activités non-stratégiques regroupées au sein de la banque de défaisance (SRU) a progressé plus nettement et plus vite que prévu. «Nous avons franchi une étape déterminante dans nos efforts pour résoudre effectivement les problèmes de la banque hérités du passé», s’est réjoui Tidjane Thiam.

Dans la gestion de fortune, nouvelle priorité stratégique, les entrées nettes d’argent se sont élevées à 9,1 milliards de francs, contre 10,8 milliards pour la même période de 2017. La masse sous gestion s’est établie à 1398,4 milliard.

La banque universelle suisse (SUB), vaisseau amiral du groupe, a enregistré un dixième trimestre consécutif de croissance du bénéfice adapté (hors normes comptables GAAP), le plus élevé depuis 2013, à plus d’un demi-milliard.

La gestion de fortune internationale (IWM) a enregistré un afflux net de capitaux de 13,2 milliards, un résultat qualifié d’»excellent» par la banque. La gestion de fortune dans la zone Asie-Pacifique recèle un fort potentiel, de même qu’en Amérique latine.

Couper et croître

Ombre au tableau, l’exposition aux risques s’est un peu accrue. Les actifs pondérés aux risques ont grossi de 6 milliards à 277 milliards de francs, ce qui explique la légère détérioration (de 2,9 à 2,8%) du ratio de fonds propres durs (CET1), a expliqué le chef des finances David Mathers.

Sur ces 6 milliards, 4 proviennent de variations de change. Pour l’année, un rachat d’emprunts convertibles (CoCo) permettra de réduire les coûts de financement de quelque 700 millions CHF.

Mais Tidjane Thiam ne veut pas se focaliser uniquement sur les économies. Quand on a une vision, les recettes sont également importantes, a-t-il dit en substance. Il a l’ambition d’écrire «une histoire à succès», au-delà du renforcement de la discipline.

Centre de la restructuration, la principale unité de la banque d’affaires, Global Markets (GM), a enregistré un résultat opérationnel avant impôts de 148 millions (-42%). L’Investment Banking & Capital Markets (IBCM) a en revanche vu son résultat opérationnel gagner 24%, à 110 millions.

En termes de perspectives, le groupe détecte des incertitudes géopolitiques et des tensions commerciales qui pourraient avoir des conséquences négatives sur les activités les plus dépendantes du marché, à même d’affecter la confiance.

Les analystes ont réagi avec bienveillance. La Banque cantonale de Zurich (BCZ) s’est dite «surprise» par les résultats dans les affaires constituant le coeur de métier de la banque ainsi que dans l’afflux net d’argent frais.

Les spécialistes se montrent confiants dans le fait que Credit Suisse puisse remplir les attentes sur l’ensemble de l’année. Le programme de restructuration est en bonne voie, selon eux.

 A la Bourse suisse, les investisseurs ont apprécié les nouvelles. Le titre a clôturé la séance en hausse de 1,1% à 15,97 francs, dans un indice vedette SMI en progression de 0,12%.

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