Crédit Agricole: recul du bénéfice net au deuxième trimestre

AWP

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Crédit Agricole SA a vu au deuxième trimestre son bénéfice net reculer de 14,9% à 1,22 milliard d’euros, pénalisé par une base de comparaison défavorable.

Crédit Agricole SA (CASA), entité cotée du groupe bancaire mutualiste, a dévoilé vendredi un bénéfice net trimestriel en net repli, amoindri par une base de comparaison défavorable et une hausse du coût du risque, plombant la banque de financement et d’investissement.

En recul de près de 15% à 1,22 milliard d’euros au deuxième trimestre, le bénéfice s’inscrit toutefois dans la lignée des attentes des analystes interrogés par l’agence d’informations financières Bloomberg.

L’an dernier, il avait atteint un niveau historiquement haut à 1,44 milliard d’euros, tiré par de fortes performances de la banque de financement mais également dopé par un niveau d’imposition plus faible et un coût du risque très bas.

A contrario, au deuxième trimestre, le coût du risque -soit les provisions passées pour faire face à des défauts de paiements- a bondi de plus de 60% à hauteur de 358 millions d’euros, la plupart de cette nouvelle dotation, soit 114 millions d’euros sur 135 au total, étant destinée à la banque de financement et d’investissement (BFI).

Il s’agit d’»une inversion normale du coût du risque, notamment au niveau de la BFI, à des niveaux qui restent tout à fait bas», a garanti Philippe Brassac, directeur général du groupe, lors d’une conférence de presse.

Interrogé sur l’éventuelle défaillance d’un client de la BFI, le dirigeant a concédé, sans plus de précisions, qu’»un dossier concentre à lui seul l’essentiel de ce coût du risque».

En termes de revenus, le produit net bancaire (PNB), équivalent au chiffre d’affaires, recule faiblement de 0,4% à 5,15 milliards d’euros «dans un contexte heurté», souligne la banque dont les différents métiers ont réalisé des performances contrastées.

La branche «Gestion d’actifs et assurance» affiche des revenus et un bénéfice en hausse. A l’inverse, le pôle «Grandes clientèles», qui comprend la BFI et les services financiers aux investisseurs, voit son PNB fléchir et son bénéfice chuter de près de 22%, lesté par la hausse du coût du risque.

Partenariats pour grandir

Sur le plan de la solvabilité, CASA se targue d’avoir dépassé son objectif de 11% de ratio de fonds propres «durs» CET1, qui s’établissait fin juin à 11,6%.

Conséquence, la banque envisage d’avancer à début 2020 -au lieu de 2022- la suppression progressive du mécanisme de garantie dit «Switch 2», selon lequel les caisses régionales prêtent, contre rémunération, du capital à CASA pour satisfaire les exigences réglementaires.

Confiant dans les résultats du groupe et compte tenu du niveau de solvabilité déjà atteint, «cette opération est possible pour le début 2020», a annoncé le patron de CASA.

Ce mécanisme «coûte un peu de rentabilité», a-t-il ajouté. Concrètement, pour 1,2% de solvabilité, CASA débourse 300 millions d’euros par an, a précisé par la suite Jérôme Grivet, directeur financier du groupe.

Environ la moitié de ce mécanisme serait démantelé, permettant «d’ici 2022 d’améliorer nos revenus de 150 millions et notre résultat de 100 millions», a-t-il détaillé.

Outre cette opération et la conquête de clients, la banque verte mise sur les partenariats sélectifs lui permettant de grandir sur ses métiers pour faire face à l’environnement durable de taux bas rognant sur les marges.

Depuis le début de l’année, elle a ainsi mis les bouchées doubles sur les accords et rachats internationaux. Parmi ceux-ci, le lancement fin juillet d’une offre publique d’achat amicale sur le groupe néerlandais KAS Bank, acteur historique de la conservation de titres et de l’administration de fonds aux Pays-Bas, valorisée à 188 millions d’euros.

Cette transaction, annoncée en février, renforcera d’autant plus Caceis, sa filiale de services financiers aux investisseurs institutionnels, que cette entité est appelée à devenir incontournable dans son domaine.

En avril dernier, CASA et le mastodonte bancaire espagnol Santander ont décidé d’unir leurs services de conservation de titres au sein d’une coentreprise, détenue respectivement à hauteur de 69,5% et de 30,5%, afin de dominer ce marché.

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