Le gestionnaire de fortune EFG International a nettement accéléré sa collecte d’argent l’année dernière, au profit d’un deuxième semestre très favorable. Malgré une croissance des recettes supérieure aux attentes, la rentabilité s’est avérée décevante. Le dividende proposé est stable.

Les afflux nets d’argent ont atteint 5,2 milliards de francs, plus que doublé par rapport aux 2,5 milliards de 2018, selon les indications fournies mercredi par EFG. Le niveau des entrées dépasse les attentes les plus optimistes (3,3 milliards) des analystes sollicités par AWP.

La croissance annualisée des afflux nets s’est inscrite à 4%, dans le bas de la fourchette de l’objectif 4-6%. Au cours des six derniers mois de l’année, cette progression a bondi à 6,6%, avec le soutien de toutes les régions, précise le communiqué. Dopée par la collecte et des marchés porteurs, la masse sous gestion s’est envolée de 17,2% à 153,8 milliards, dans la cible des prévisions.

Les recettes ont pris 2,2% sur un an à 1,17 milliard de francs. Parallèlement, les charges ont atteint 975,9 millions (+1%). EFG International a procédé l’année dernière à un effort de recrutement sortant de l’ordinaire, avec l’engagement de 181 conseillers à la clientèle. Cette tendance va se poursuivre en 2020, mais dans une moindre mesure, a expliqué le directeur général Giorgio Pradelli en conférence de presse.

Le renforcement de l’effectif réalisé durant l’exercice écoulé offre une marge de manoeuvre au groupe zurichois, qui veut recruter 70 à 100 nouveaux gérants par année.

Les acquisitions vont également rester au coeur de la stratégie de croissance du groupe, selon M. Pradelli. La situation de liquidités et la capitalisation à disposition sont suffisantes pour rassasier l’appétit d’EFG, a assuré le directeur financier Dimitris Politis.

Afin d’éviter tout risque lié au coronavirus, le groupe zurichois interdit tout voyage «non essentiel» dans la région à risque, l’Asie. Les déplacements en Chine sont déjà proscrits depuis janvier, a affirmé Giorgio Pradelli. Les effets de la crise sanitaire sur la marche des affaires demeure incertaine.

Le bénéfice net sous-jacent, hors effets jugés exceptionnels, a fondu de près de 21% à 108,7 millions, reflétant les difficultés posées par la faiblesse des taux et les investissements «substantiels» pour assurer la croissance. Ce résultat comprend un gain de 11,7 millions de francs lié au portefeuille d’assurance vie, dont le résultat s’est révélé déficitaire au premier semestre et largement bénéficiaire au second.

Le bénéfice net a gonflé de 34% à 94,2 millions. Le conseil d’administration propose de verser un dividende inchangé de 0,30 franc par action, conforme aux attentes. Le bénéfice net est légèrement décevant, tandis que le bénéfice sous-jacent manque complètement les prévisions.

Le ratio de fonds propres de première catégorie s’est fixé à 16,2% en 2019, supérieur à l’objectif maison de 14%.

EFG International ne fournit aucune prévision chiffrée pour l’exercice en cours. Il confirme ses ambitions pour 2022, qui comprennent une croissance annualisée des afflux nets d’argent de 4-6%. Le rapport entre les coûts et les revenus est attendu dans la fourchette 72-75%. Il reste du chemin à faire, le groupe ayant atteint 85,2% en 2019, un ratio détérioré de 2,3 points sur un an.

Les progrès commencent à se matérialiser pour EFG, résument les analystes d’UBS, qui soulignent la bonne dynamique enregistrée lors des six derniers mois de 2019 par le gestionnaire zurichois. Tout ce qui brille n’est pas or, relativise la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui souligne la contribution positive au deuxième semestre du portefeuille d’assurance vie, qui reste peu fiable.

Le titre EFG a clôturé la séance en hausse de 1,4% à 5,84 francs, dans un indice SPI en progression de 0,28%.