Blackstone prend une participation majoritaire dans Thomson Reuters

AWP

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La transaction valorise l'activité financière de la division de données et terminaux de Thomson Reuters à 20 milliards de dollars, dette comprise.

Blackstone va acquérir pour 17,3 milliards de dollars une participation majoritaire de 55% dans la division de données et terminaux financiers de Thomson Reuters, concurrente directe de Bloomberg, a indiqué mardi à l’AFP une source proche du dossier.

Le fonds d’investissement américain s’est également engagé à verser 325 millions de dollars par an pendant 30 ans à l’agence d’informations Reuters, qui ne fait pas partie de la transaction, a ajouté cette source sous couvert d’anonymat.

Reuters, une des agences de presse concurrentes de l’AFP, avait enregistré une perte opérationnelle d’environ 381 millions de dollars en 2016 pour un chiffre d’affaires de 377 millions, en hausse de 4%.

La transaction entre Blackstone et Thomson Reuters valorise l’activité financière à 20 milliards de dollars dette comprise, selon la source.

Un accord entre les deux parties devrait être annoncé incessamment mais il n’est pas exclu que les négociations capotent à la dernière minute, a mis en garde cette source.

Contacté par l’AFP, Blackstone n’a pas souhaité commenter, tandis que Thomson Reuters avait indiqué dans la nuit de lundi à mardi être en discussion pour nouer un partenariat stratégique pour sa division financière.

 

Création d'une nouvelle entité

Blackstone et le groupe américano-canadien, qui va garder 44% de l’activité, devraient créer une nouvelle société, qui exclura le service d’informations Reuters et les activités de conseils juridiques et fiscaux, les deux autres entités de Thomson Reuters.

La division finance (F&R) propose des terminaux financiers et de multiples services d’actualité financières, de données chiffrées ou de consensus d’analystes aux banques, traders et hedge funds, qui s’en servent pour déterminer des stratégies d’investissement notamment.

Elle a représenté plus de la moitié (6,1 milliards de dollars) des 11,2 milliards de dollars de revenus de Thomson Reuters en 2016. Sa plateforme de messagerie Eikon Messenger est également très utilisée dans les milieux d’affaires.

Ses principaux rivaux sont Bloomberg, Factset et Symphony Communications, une messagerie fondée par le Français David Gurlé et lancée par Google (Alphabet) et un groupe de grandes banques dont Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Société Générale.

Déterminé à contester l’hégémonie de Bloomberg dans les salles de marché, Thomson Reuters et Symphony avaient noué en juin dernier un partenariat pour partager des données et offrir une «alternative» aux grandes banques, qui demandent sans succès depuis plusieurs années à Bloomberg de baisser les prix de ses terminaux.

Bloomberg détenait 33,4% du marché des données financières en 2016, contre 23,1 % à Thomson Reuters, selon le cabinet Burton-Taylor, mais l’arrivée de Blackstone pourrait changer la donne car le fonds est un gros client des grandes banques et pourrait les encourager à utiliser davantage les services de Thomson Reuters.