Affaire Vincenz: Pascal Gantenbein admet que Raiffeisen est très touchée 

AWP

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Le président par intérim estime toutefois, dans le journal «Le Temps», qu’«il faut utiliser cette crise pour avancer».

«L’impact (de l’affaire Pierin Vincenz) sur la réputation (de Raiffeisen) est grand, il ne facilite pas notre travail», relève vendredi Pascal Gantenbein, président par intérim de la troisième banque suisse, dans une interview au journal Le Temps. Mais des mesures ont été prises et «il faut utiliser cette crise pour avancer», ajoute le professeur saint-gallois.

M. Gantenbein a annoncé le 26 juillet le retrait de sa candidature pour reprendre la présidence à repourvoir en novembre, mais il a eu le temps de lancer une enquête interne dont les résultats sont attendus avant l’assemblée générale de novembre.

L’objectif est de réduire les déficiences des systèmes de contrôle ayant débouché sur l’affaire Pierin Vincenz, l’ancien directeur de Raiffeisen soupçonné de gestion déloyale par la justice zurichoise.

Une prise de conscience semble avoir eu lieu: «Raiffeisen est devenue trop grande par rapport aux processus et aux structures en place et qui n’ont pas évolué au même rythme que la croissance et les prises de participation», déclare Pascal Gantenbein au quotidien romand. «D’où le besoin maintenant de dissociation.»

Si l’impact sur la réputation est conséquent, celui sur la marche des affaires est «beaucoup plus difficile à évaluer», précise le professeur de gestion d’entreprise, qui restera par ailleurs vice-président. «L’affaire a servi de déclencheur pour discuter de ce qu’avait vraiment apporté Pierin Vincenz à la banque. Celle-ci a immensément grandi, bien sûr, mais cela a aussi provoqué des insatisfactions qui émergent maintenant parce qu’il n’y avait pas les bonnes plateformes pour les exprimer.»

Statut réexaminé

M. Gantenbein tient au statut de coopérative de Raiffeisen au niveau des banques. «Cela fait partie de leur ADN et leur permet une proximité avec les clients/sociétaires», dit-il. «En revanche, on peut discuter de la forme de Raiffeisen Suisse. La Finma (le gendarme financier suisse) estime qu’une SA permettrait une meilleure gouvernance et un accès facilité aux marchés financiers. Nous étudions cela.»

Le président par intérim relève par ailleurs que les organes dirigeants, dès 2016, ont entrepris d’améliorer les contrôles. «Des procédures de la banque ont été revues, pour éviter des risques de conflits d’intérêts.» Enfin, assure-t-il, «le traitement et la circulation des informations sont aussi mieux encadrés.»

Pascal Gantenbein avait renoncé à briguer la présidence une semaine après que le directeur général Patrik Gisel a annoncé son départ pour décembre. M. Gisel a tiré les conséquences des critiques à son encontre depuis l’éclatement de l’affaire Pierin Vincenz, son prédécesseur, dont il était le suppléant au moment des faits reprochés à ce dernier.

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